La Ville es Bret / Maison
La Ville es Bret / Maison
Vues Héritages, Maison de la Ville es Bret, 1994-2005
28 émulsions polaroïd, format image
Ville es Bret, 1993-1998
22 ensembles de 6 émulsions polaroïd, format image, montées dans 22 cadres d’archive
Vue de l’exposition à la Galerie de l’école supérieure d’art de Lorient, 1998
Photo : DR
Ornements (table des bouquets, Ville es Bret)
2007 -2008
18 émulsions Polaroid image, présentées dans la sacristie de la chapelle de Karmez, Biennale “atmosphères” 2008.
Objets hérités,
ensemble de 7 émulsions Polaroïd format image sous cadre, 25 x 25 cm, 1993
Quand Vincent Victor Jouffe s’est installé à la ville es Bret, une ancienne métairie de saint Méloir des Bois, il a pu y trouver quelques objets, autant de traces des gestes de travail de cette ferme, notamment plusieurs colliers de chevaux, des balances ou des mesures à grains. Ces outils et ces instruments de culture agricole constituent un legs mineur, un héritage vernaculaire. En 1993, photographier sur un fond neutre ces objets altérés obéissait pour l’artiste à un désir d’isoler des motifs topologiques ou ornementaux et de constituer une matière documentaire pour de futurs dessins. Ces notations qui fixaient à l’époque tout un réseau d’analogies avec sa production graphique, nous apparaissent différemment aujourd’hui, à la jonction de deux champs référentiels : d’une part les procédures d’inventaire et d’archivage qui se sont multipliées depuis l’art conceptuel et d’autre part, notamment dans les années fécondes du surréalisme, l’indexation de l’objet trouvé qui traverse les questionnements critiques sur l’informe et le statut de fétiche dans le régime des images, de Boiffard à Brassaï.
Pour l’exposition « vanités 2010», cette série unique se retrouve dans l’ancienne étable de la ferme de Kerduel devenu dans l’entremise galerie d’art. Dans la longue chaîne des objets trouvés ou retrouvés, pérennes ou éphémères, qui ponctuent le fonds des images conservé à la Ville es Bret, cet ensemble réactualise le thème de la vanité en peinture qu’on associe trop facilement à la représentation du crâne humain et qui ici se raccorderait plus justement à la représentation des instruments et des outils dans certaines catégories de vanités.
Dominique de Varine, 2010
Vues de l’exposition Galerie MOTULE, Ferme du château de Kerduel, Plœmeur-Bodou.
La table d’Emmaüs
La table d’Emmaüs, Ville es Bret, 20 août - 2 septembre 1998 Saisies écran, durée 15,51 min
Montage de François-Régis Malek, 1999
Le plateau d’un bureau double d’administration devient la surface scènique où se décomptent, entre rituel et gestuelle, des actes quotidiens ou domestiques : déposer, dresser, accomoder, célébrer, partager, nettoyer, classer…
Le titre peut relever d’une simple anecdote si on ne connaît que la provenance matérielle du meuble, découvert au dépôt des Compagnons d’Emmaüs. En revanche, la littéralité du titre de cette chronique de fin d’été s’abolit quand on rapporte l’expérience de captation à laquelle nous sommes conviés à l’iconographie religieuse classique : ces scènes de repas modestes où les disciples d’Emmaüs, attablés avec un compagnon inconnu, reconnaissent au partage du pain la présence du divin. De la table mythique des Evangiles à celle de la ville es Bret, le filage d’une même croyance : c’est au coeur des choses, ici et maintenant, que se distille une métaphysique du quotidien, que gît la promesse d’épiphanies mineures.
VVJ, 2000.