Clémence Estève est une plasticienne qui dérègle, prend soin et met en scène tout un corpus de reproductions d’œuvre d’art. Depuis des années, cette artiste iconographe a constitué patiemment un florilège d’images issues des collections des plus grands musées occidentaux. Sur son disque dur, à l’abri des regards, elle est la conservatrice et la gardienne d’une collection dont elle est la seule visiteuse, mais dont elle laisse parfois s’évader l’un ou l’autre item.
Thematic Tour
Limonade maison
François Dilasser
La pierre peut devenir visage
Exposition du 09 juin au 31 juillet 2023 à la Perception - 48, rue Général de Gaulle à Lesneven du jeudi au dimanche de 14h à 18h & le lundi de 10h à 14h. Vernissage de l’exposition le jeudi 08 juin 2023 à 18h30
Installation d’Elsa Tomkowiak sur les marches de l’espace Simone Veil à Lesneven. Cette installation fait suite à une résidence de création dans le cadre Territoire Extra un dispositif mené par Passerelle Centre d’art contemporain à Brest, qui vise à développer ou à soutenir des initiatives culturelles sur le territoire breton.
Vernissage le jeudi 08 juin 2023 à 18h30 Installation visible jusqu’au 31 juillet 2023
Alun Williams
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So, in painting, there are two great reigns, that of abstraction and that of figuration, which have been violently clashing for more than a century and a half, ever since Manet, Cézanne, and Kandinsky. Alun Williams’s painting seems to thwart this kind of slightly cursory classification, not because his paintings are revolutionary in the sense that they mix figuration with abstraction, which has become a rather commonplace position in the postmodern era, but because they borrow from both these systems, while at the same time pushing back, a little bit further, the boundary of their conflicting coexistence inside the picture.
Gabrielle Manglou
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L’œuvre de Gabrielle Manglou est poétique et multiforme. Dessins, photographies, volumes et images d’archives s’amusent à déplacer certaines frontières par un jeu à la fois discordant et harmonieux. Son travail interroge la sphère des rapports humains, où se mesurent pouvoirs, natures, cultures et altérités.
Parcours proposé par Vincent-Michaël Vallet, artiste et commissaire d’exposition, fondateur de l’artiste run space « 4 » à Rennes et co-fondateur de l’immeuble atelier B612.
C’est une histoire qui a pour décor des frontières régionales et où les artistes en plus de porter des chapeaux ronds continuent de prendre le mot, le pinceau, le crayon. C’est un endroit en retrait, préservé, mais où l’on voit avec inquiétude que les choses changent dans la vie des braves gens. C’est une communauté aux portes ouvertes, farouche au pouvoir et aux hommes en uniformes qui veulent faire de leur désir nos nouvelles normes. On y entend, apporter par le vent, cette idée que le soleil lui même aurait perdu sa couleur d’antan. Mais ici, on le dessine encore pourtant, jaune brillant, et de son corps s’échappe de longs rayons. Lorsqu’on le décrit, celleux qui ne l’ont jamais vu, le prennent pour un […]
C’est une histoire qui a pour décor des frontières régionales et où les artistes en plus de porter des chapeaux ronds continuent de prendre le mot, le pinceau, le crayon. C’est un endroit en retrait, préservé, mais où l’on voit avec inquiétude que les choses changent dans la vie des braves gens. C’est une communauté aux portes ouvertes, farouche au pouvoir et aux hommes en uniformes qui veulent faire de leur désir nos nouvelles normes. On y entend, apporter par le vent, cette idée que le soleil lui même aurait perdu sa couleur d’antan. Mais ici, on le dessine encore pourtant, jaune brillant, et de son corps s’échappe de longs rayons. Lorsqu’on le décrit, celleux qui ne l’ont jamais vu, le prennent pour un citron.
Que faire de ceci et que penser de cela ? Dans les parages, lorsque les questions nous dévorent, on longe la grève. On interroge la mémoire des vagues et celles des embruns comme avant on le faisait avec oracles et devins. Et là, dans le sable la main poète qui vient d’ailleurs et qui écrit, « When life gives you lemons, make lemonade ». C’est un dicton facile que nous autres imbéciles pouvons appliquer dans les moments difficiles. Faire avec ce que l’on a et dire ce que l’on est ; tout simplement. Et ces petites choses tracent des chemins que d’autres veulent suivre en dansant, en se tapant dans les mains.
Les œuvres rassemblées pour « Limonade maison » sont désaltérantes. Je voudrais dire - immédiates- et en le disant, je voudrais éviter les confusions. « Immédiates », n’est pas synonyme de simplicité mais plutôt de polysémie. Il est important de comprendre qu’une œuvre doit offrir aux spectateurs des lectures qui peuvent être toutes personnelles. Contrairement aux œuvres qui se lisent, je pense que c’est précisément à cela qu’une œuvre qui nous parle, répond. Elle satisfait l’un de nos nombreux désirs intérieurs. Elles éteignent les incendies qui brûlent en nous. C’est donc ce sentiment qui a conduit ma collecte mais ce sont surtout les œuvres elles-mêmes qui se sont imposées à moi. En les regardant s’ajouter les unes aux autres, j’ai compris, que dans cette région dont je vous parlais plus haut, et lorsqu’il s’agit d’art, éteindre un incendie peut se faire avec une limonade maison.