Clémence Estève est une plasticienne qui dérègle, prend soin et met en scène tout un corpus de reproductions d’œuvre d’art. Depuis des années, cette artiste iconographe a constitué patiemment un florilège d’images issues des collections des plus grands musées occidentaux. Sur son disque dur, à l’abri des regards, elle est la conservatrice et la gardienne d’une collection dont elle est la seule visiteuse, mais dont elle laisse parfois s’évader l’un ou l’autre item.
Parcours thématique
Limonade maison
Parcours proposé par Vincent-Michaël Vallet, artiste et commissaire d’exposition, fondateur de l’artiste run space « 4 » à Rennes et co-fondateur de l’immeuble atelier B612.
Installation d’Elsa Tomkowiak sur les marches de l’espace Simone Veil à Lesneven. Cette installation fait suite à une résidence de création dans le cadre Territoire Extra un dispositif mené par Passerelle Centre d’art contemporain à Brest, qui vise à développer ou à soutenir des initiatives culturelles sur le territoire breton.
Vernissage le jeudi 08 juin 2023 à 18h30 Installation visible jusqu’au 31 juillet 2023
Alun Williams
Nouveau dossier
En peinture, il y aurait ainsi deux grands règnes, celui de l’abstraction et celui de la figuration, qui s’affrontent violemment depuis plus d’un siècle et demi, depuis Manet, Cézanne, Kandinsky. La peinture d’Alun Williams semble déjouer ce type de classification un peu sommaire, non pas que ses peintures soient révolutionnaires dans le sens où elles hybrideraient la figuration à l’abstraction, ce qui est devenu une position plutôt banale à l’ère du postmodernisme, mais parce qu’elle emprunte à ces deux régimes tout en repoussant encore un peu plus loin la frontière de leur coexistence conflictuelle à l’intérieur du tableau… Le récit y côtoie l’abstraction la plus basique sous la forme de taches incongrues tandis que l’histoire de l’art et la réflexivité y apparaissent sous la forme d’une revisitation permanente des genres et des époques.
Gabrielle Manglou
Nouveau dossier
L’œuvre de Gabrielle Manglou est poétique et multiforme. Dessins, photographies, volumes et images d’archives s’amusent à déplacer certaines frontières par un jeu à la fois discordant et harmonieux. Son travail interroge la sphère des rapports humains, où se mesurent pouvoirs, natures, cultures et altérités.
Parcours proposé par Vincent-Michaël Vallet, artiste et commissaire d’exposition, fondateur de l’artiste run space « 4 » à Rennes et co-fondateur de l’immeuble atelier B612.
C’est une histoire qui a pour décor des frontières régionales et où les artistes en plus de porter des chapeaux ronds continuent de prendre le mot, le pinceau, le crayon. C’est un endroit en retrait, préservé, mais où l’on voit avec inquiétude que les choses changent dans la vie des braves gens. C’est une communauté aux portes ouvertes, farouche au pouvoir et aux hommes en uniformes qui veulent faire de leur désir nos nouvelles normes. On y entend, apporter par le vent, cette idée que le soleil lui même aurait perdu sa couleur d’antan. Mais ici, on le dessine encore pourtant, jaune brillant, et de son corps s’échappe de longs rayons. Lorsqu’on le décrit, celleux qui ne l’ont jamais vu, le prennent pour un […]
C’est une histoire qui a pour décor des frontières régionales et où les artistes en plus de porter des chapeaux ronds continuent de prendre le mot, le pinceau, le crayon. C’est un endroit en retrait, préservé, mais où l’on voit avec inquiétude que les choses changent dans la vie des braves gens. C’est une communauté aux portes ouvertes, farouche au pouvoir et aux hommes en uniformes qui veulent faire de leur désir nos nouvelles normes. On y entend, apporter par le vent, cette idée que le soleil lui même aurait perdu sa couleur d’antan. Mais ici, on le dessine encore pourtant, jaune brillant, et de son corps s’échappe de longs rayons. Lorsqu’on le décrit, celleux qui ne l’ont jamais vu, le prennent pour un citron.
Que faire de ceci et que penser de cela ? Dans les parages, lorsque les questions nous dévorent, on longe la grève. On interroge la mémoire des vagues et celles des embruns comme avant on le faisait avec oracles et devins. Et là, dans le sable la main poète qui vient d’ailleurs et qui écrit, « When life gives you lemons, make lemonade ». C’est un dicton facile que nous autres imbéciles pouvons appliquer dans les moments difficiles. Faire avec ce que l’on a et dire ce que l’on est ; tout simplement. Et ces petites choses tracent des chemins que d’autres veulent suivre en dansant, en se tapant dans les mains.
Les œuvres rassemblées pour « Limonade maison » sont désaltérantes. Je voudrais dire - immédiates- et en le disant, je voudrais éviter les confusions. « Immédiates », n’est pas synonyme de simplicité mais plutôt de polysémie. Il est important de comprendre qu’une œuvre doit offrir aux spectateurs des lectures qui peuvent être toutes personnelles. Contrairement aux œuvres qui se lisent, je pense que c’est précisément à cela qu’une œuvre qui nous parle, répond. Elle satisfait l’un de nos nombreux désirs intérieurs. Elles éteignent les incendies qui brûlent en nous. C’est donc ce sentiment qui a conduit ma collecte mais ce sont surtout les œuvres elles-mêmes qui se sont imposées à moi. En les regardant s’ajouter les unes aux autres, j’ai compris, que dans cette région dont je vous parlais plus haut, et lorsqu’il s’agit d’art, éteindre un incendie peut se faire avec une limonade maison.