Sueños
Sueños
Photo : Pascale Paoli
Sueños est une pièce chorégraphique en forme d’autoportrait à deux têtes crée par Elli Medeiros et Mickaël Phelippeau.
Mickaël : Âgé de huit ans, j’écris avec une amie ma première chorégraphie, d’une durée de 3 minutes et 41 secondes. Celle-ci est une variation narrative voire illustrative de la chanson Toi mon toit de Elli Medeiros.
Vingt ans plus tard, je rencontre Elli M. et nous faisons un bi-portrait* photographique. À cette occasion, je découvre une artiste plurielle, une enfant née en Uruguay, une mère, une femme au parcours prolifique, élargissant l’image médiatique et fantasmée d’adolescent que j’en gardais.
Quelques mois plus tard, je vais à un de ses concerts, j’entends de nouveau ce tube qui m’avait bercé mais également des morceaux que je découvre, de plus anciens, de plus récents. Cela m’ouvre alors à un univers mêlé de familier et d’inconnu. Mon souvenir apparaît alors comme un fragment pris dans un flux qui me dépasse. Mon envie croît de proposer à Elli M. un bi-portrait chorégraphique.
Ce qui motive cette invitation, c’est à la fois un désir affiché tel un doux rêve de mettre en scène une rencontre inattendue avec une femme que j’admire profondément et une réflexion autour de la notion de représentation.
J’aimerais partir de cette rencontre, aborder le rapport au temps car c’est bien de cela dont il s’agit, le frottement entre une projection, un souvenir, un fantasme, et ce qui advient aujourd’hui. Il n’y a nullement l’intention de convoquer une nostalgie ou de tendre à une « vérité » mais bien davantage de faire du rapport à la mémoire un matériau à conjuguer au présent.
Elli : J’avais aimé une série de bi-portraits de Mickaël et le bi-portrait que nous avons par la suite fait ensemble est le reflet de notre première rencontre, un moment drôle et touchant à la fois, entre effronterie et maladresse…
J’ai suivi son travail de loin, et nous ne nous sommes revus que quand, quelques années plus tard, il m’a proposé un bi-portrait chorégraphique… J’ai préféré un autoportrait à deux têtes, deux têtes et quatre mains.
Toute ma vie j’ai dansé, je pourrais raconter ma vie en moments de danse, depuis le candombe en suivant les tambours dans les rues de Montevideo quand j’avais trois ans. La danse a toujours fait partie de mon travail, mais comme une « conséquence ».
Créer à partir de la danse et du mouvement une pièce qui pourrait s’ouvrir au son, à l’image, est une nouvelle forme, une nouvelle aventure irrésistible.
Elli voulait danser, Mickaël chanter, c’est comme s’ils s’associaient pour offrir à l’autre son rêve. Et si Mickaël faisait danser Elli, et si Elli faisait chanter Mickaël… Tel serait le point de départ. Finalement, Elli fera aussi danser Mickaël et Mickaël fera chanter Elli ! Sueños, un désir de rencontre qui cristalliserait en un échange de rêves. Sueños, deux corps et deux coeurs, un couple frère et soeur qui s’est mis en tête de réaliser les rêves de l’autre… Sueños, les rêves que l’on fait en dormant et ceux que l’on fait éveillé, l’espoir et le désir.
* la démarche bi-portrait est un prétexte à la rencontre, d’abord dans le contexte professionnel des personnes, puis dans un cadre plus intime. Le protocole photographique consiste en un échange de tenues, et cela prend la forme d’un double portrait où chacun pose avec les vêtements de l’autre.
pièce chorégraphique de et avec Elli Medeiros et Mickaël Phelippeau
son Éric Yvelin
création lumière Érik Houllier
collaboration Pascale Paoli et Valérie Castan
production bi-p association
coproduction Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis/ le Quartz-scène nationale de Brest/ Scène nationale d’Orléans
résidence Emmetrop / Bourges
soutien la Ferme du Buisson, Marne la Vallée / La Ménagerie de Verre (dans le cadre des Studiolab), Paris /
Les Laboratoires d’Aubervilliers / Le Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine /
Collector Lille 2011 (dans le cadre du projet Code de Nuit © Cécile Paris)
Sueños
_ bi-portrait photographique
bi-portrait Elli M.