Laëtitia
Donval

21.07.2015

Workshops

Le travail mené sur des territoires est associé aux notions de fragilité et de marginalité qui accompagnent mon rapport au monde. J’entretiens un rapport privilégié avec le public en difficulté dans le fil de mes séries (Nerves, 2010) qui se développe naturellement dans mon activité pédagogique (ateliers mené en quartier sensible, en maison d’arrêt, en lycée professionnel et agricole). En tant qu’auxiliaire de vie scolaire, j’ai eu l’occasion d’accompagner des élèves en difficultés physiques et psychiques dans une classe de Segpa qui accueillait des enfants suivis en Itep.

Les ateliers pédagogiques que je mène s’adressent à des publics qui sont eux-mêmes en situation d’isolement géographique, physique ou culturel. Les ateliers ont pour vocation d’amener les participants à utiliser l’image comme vecteur d’engagement physique et social qui consiste à affirmer son regard et sa place dans le monde. Il s’agit de «documenter» son environnement géographique et humain de manière spontanée sur un temps défini dans l’idée de réaliser un «journal» personnel. La notion de regards croisés sur un même territoire est fondamentale à ma pratique pédagogique avec le public averti ou amateur, jeune ou adulte. Je privilégie la restitution collective sous forme d’une publication qui permette de garder trace de ces temps forts d’échanges et de transmission.

PRÉSENCES / LYCÉE AGRICOLE DE SUSCINIO-ITEP, PLOUJEAN, 2015


Portraits d’acteurs de l’environnement de la région de Morlaix par les étudiants en BTS GPN du Lycée agricole de Suscinio et les enfants de l’ITEP de Ploujean.
Paysages de Laëtitia Donval, bâches, 190 x 235 cm, ancien magasin Eurodif, Morlaix

LABORATOIRE / LYCÉE AGRICOLE DU NIVOT, LOPÉREC, 2015


/

Portraits de Laëtitia Donval. Tirages argentiques 20x30cm réalisés par les élèves d’une classe de 4 ème en chambre noir.
Livret, mai 2015. 22 photographies noir et blanc, 24 pages, Format : 120 x 165 cm

QUELQUES LUMIÈRES / MAISON D’ARRÊT DE L’HERMITAGE, BREST, 2014


/

Photographies et tirages argentiques réalisés par des détenus du quartier des hommes.
Livret, mai 2015. 19 photographies noir et blanc, 36 pages, Format : 170 x 235 cm

LES LISIÈRES / RÉSIDENCE MONTOIRE-SUR-LE-LOIR


/

LES LISIÈRES, 2014
Publication interne (lycée agricole, Montoire-sur-le-Loir) - 36 pages, 205 x 270- 36 photographies couleur et noir et blanc.

Ouvrage édité par Laëtitia Donval dans le cadre de la résidence photographique «L’Autre» mené au lycée agricole de Montoire-sur-le-Loir de janvier à mars 2014 avec le soutien de la région Centre et de la Direction des affaires culturelles du Centre. Photographies de Thibault Corbeau, Elisa Darenne, Laëtitia Donval, David Gabillet, Florian Jaunet, Jason Lorillon, Mélodie Matras, Jérémy Mazeau, Laura Morin, Téo Pejoux, Luis Pinto Pereira et Daphné Regnier.

En résidence au lycée agricole de Montoire (Loir-et-Cher) durant l’hiver 2014, il s’agissait d’aborder le territoire de manière sensible, en liens privilégiés avec les lycéens. Les séances de portrait dans mon logement de fonction, mué en studio, m’ont amené plus près d’eux, de leurs corps et leurs visages. J’ai par la suite été photographié aux abords de leur domicile, en milieu rural ou urbain afin de m’imprégner de leur enveloppe paysagère. Ces lisières n’ont pas défini seulement un itinéraire géographique mais sont devenues pour moi des espaces intimes de refuge et de contemplation d’une nature en suspens. Mes visions contrastées du paysage, parfois pris d’une sereine turbulence, bordent l’énigme du visage adolescent. Ces fragments de leur environnement sont ici associés aux images que les lycéens ont prises de leur univers familier. En résonance dans l’espace du livre, elles questionnent le rapport du paysage et du décor quotidien à l’intériorité de ces individus sur le fil d’un passage entre les mondes de l’enfance et de l’âge adulte, entre force et vulnérabilité, liberté et confinement.

Laëtitia DONVAL

WORKSHOP / MAISON D’ARRÊT DE L’HERMITAGE, BREST


/

Traversée, 2013
44 pages, 160 x 240, couverture souple, 19 photographies noir et blanc de Christian, Daniel, David, Emile, Erwan, Julien, Karim, Laurent, et 8 photographies noir et blanc de Laëtitia Donval
Conception et réalisation: Laëtitia Donval Cet ouvrage est le recueil d’un dialogue photographique entre huit détenus de la maison de maison d’arrêt de l’Hermitage à Brest et la photographe Laëtitia Donval dans le cadre d’un atelier, mené sur une quinzaine de jours entre le dedans et le dehors de l’établissement pénitentiaire. Les participants de l’atelier ont photographié à l’appareil compact leur quotidien carcéral, de l’intimité de leur cellule aux espaces collectifs. Parallèlement, chacun d’eux a demandé à Laëtitia Donval de photographier un lieu du dehors attaché à leur mémoire personnelle ou à leur besoin d’une respiration visuelle. Les images réalisées par la photographe se muent en souvenirs vaporeux d’un monde soustrait temporairement à leur regard tandis que celles prises par les détenus nous révèlent un univers carcéral transfiguré par leur imaginaire. Dans un jeu de lumière et d’opacité, leurs regards individuels croisés ont tenté d’aborder une nouvelle manière de voir leurs réalités respectives, tournée vers le désir d’un ailleurs.

RÉSIDENCE / PLOUARET- - - - - -

Rencontre(s), 2011
Résidence/Workshop à Plouaret, avril 2011
Projection en images fixes, 21’30”

/

Rencontre(s), 2011
Résidence/Workshop à Plouaret, avril 2011
Livre, édition Compagnie Papier Théâtre, 16x27 cm, septembre 2011

Introduction de Laëtitia Donval au livre Rencontre(s) :

Dans le cadre de la résidence menée à l’invitation de La Quincaillerie sur la communauté de communes de Beg ar Ch’ra, j’ai enfourché ma mobylette pour partir à la rencontre d’adolescents vivants à Plouaret, Vieux-Marché, Lanvellec et Loguivy-Plougras, autant de communes qui composent le territoire d’ancrage de ma famille. Lors de rendez-vous photographique individuel, chaque jeune m’a guidé en promenade autour de chez lui afin que j’y réalise des portraits et des paysages. Ils ont aussi photographié leur quotidien de manière autonome et récolté des images d’archives familiales. La projection photographique, qui mêle nos souvenirs à une vision spontanée de notre environnement familier, parvient à faire éclore un dialogue intergénérationnel grâce à l’image et révèle un attachement commun très fort à ce territoire rural.