Laëtitia
Donval

21.07.2015

Projections

Aguante (extrait), 2010
Projection, 7’20”, musique originale de Xavier Guillaumin

Réalisées à Cuba durant l’hiver 2009/2010, les photographies d’Aguante révèlent un pays plongé dans la torpeur et l’attente d’un changement qui ne vient pas. Le décor effondré des rues de La Havane et de Santiago de Cuba devient le théâtre de ma propre errance où j’observe les traces et les acteurs fantomatiques d’une Révolution qui n’a pas tenu toutes ses promesses. Tendue par le son lancinant composé par Xavier Guillaumin, la projection d’Aguante («l’endurance») porte un regard singulier et dissonant sur le quotidien en déshérence du peuple cubain, épuisé par des années de blocus et d’immobilisme du régime castriste.

«Laëtitia Donval vit dans une commune située dans le pays du Tregor. Elle a souvent éprouvé la nécessité d’aller au bout d’expériences de voyages, le propos n’étant pas de photographier le monde pour le représenter mais de garder une trace, une mémoire de ces expériences. Entre le noir et blanc, les jours et les nuits, Laëtitia Donval traverse un espace temps qui ne serait pas marqué par les heures; une errance pour croiser, rencontrer, espérer un dialogue, une fraction de seconde avec des personnages perdus dans des lieux, d’un décor d’une théâtralité dévastée.»

Texte de Christophe Desforges à propos de la projection Aguante, 2010, extrait du catalogue de l’exposition Hors Bords 2, Galerie du Faouëdic, Lorient, 2011


Du 4 rue de la liberté (extrait)_, 2007
Vidéo, 12’

Dans cette vidéo, j’interroge l’inscription de l’histoire dans ma propre vie; mon vécu personnel orientant un traitement de l’histoire en tant que mémoire faite de matériaux hétérogènes venant s’imbriquer, se heurter jusqu’à saturation.

Au travers d’un montage qui entremêle séquences de matériaux filmiques altérés sur le nazisme et les camps, des extraits de mes carnets et de mes photos prises sur et en dehors des lieux de mémoire que j’ ai visité, je pose la question de l’absence de mon propre corps, devenu comme anesthésié et d’une mémoire en doute, encombrée par la multiplication des images.


L’arrogance, la pudeur (extrait), 2006
Projection, 8’30”

Journal en images fixes d’un séjour Erasmus de 3 mois à Bruxelles. La projection balaie mon quotidien traversé par la réminiscence de l’histoire la colonisation belge au Congo et les signes de l’actualité.

Les images de mes virées nocturnes mélées à cette «mémoire involontaire» défilent d’un impossible repos de la conscience, entre le poids de notre mémoire commune et ma position de photographe. Je ne parviens à trouver la bonne distance face à tous les signes qui m’entourent, ne trouve pas de juste milieu entre l’exposition et le retrait de soi.