Les étoiles rient jaune
Exposition Les étoiles rient jaune, Galerie des Petits Carreaux, Paris, 2011
Vues de l’exposition Les étoiles rient jaune, Galerie des Petits Carreaux, Paris, 2011.
Photo : Audrey Pédron
Les étoiles rient jaune
Un tour de chauffe dans le quartier
Le quartier et ses alentours immédiats orientés affaires, avec le Sentier, les Halles ou la rue St Denis propose cependant une diversité de vestiges si l’on aime voyager sans vertige.
Dans ce secteur parisien aux noms de lieux et de rues imagés, c’est en levant la tête que l’on plonge dans l’histoire.
Exposition Coquillages et crustacés, Musée des Beaux-Arts de Brest, 2010
La mer boit la tasse, 2010
Résine polyester, fibre de verre, bois, élément naturel et divers
Vue de l’exposition Coquillages et crustacés, Musée des Beaux-Arts de Brest, 2010
Photo : Didier Olivré © Musée des Beaux-Arts de Brest
Guerre froide, 2010
extrait de l’ensemble La mer boit la tasse
Résine polyester, fibre de verre, mécanisme de téléguidage.
Photo : Didier Olivré © Musée des Beaux-Arts de Brest
Une course contre la montre
Le cabinet de curiosité, ancêtre du musée, a toujours flatté les coquillages et les crustacés. Minéraux, crocodiles, tortues occupaient également une belle place dans ces collections. Tout être vivant d’apparence minérale, retenait l’attention.
« Partir tard mais courir vite », la philosophie du lièvre est très nuisible au climat. Ce grand malade attend des soins d’urgence. Dans un principe de vases communicants, la mer monte une gomme entre les dents. Figure emblématique de la noyade, l’ours blanc s’éclipse en fantôme. L’ours blanc et les tortues marines dérivent sur le même radeau, un radiateur dans le dos.
L’image d’une tortue déposant ses œufs sur une plage nous transporte. Pendant que leurs compagnes pondent, les mâles se rassemblent en attendant leur retour à l’eau pour renouveler les noces.
Avec un comportement apparemment décalé, la nature confirme son sens de la logique.
Les semences de tortue, très toniques, restent vivantes des mois, voire des années. Ainsi l’œuf qui vient d’être déposé, est-il fécondé par une graine mise en réserve depuis longtemps.
Mâles et femelles reviennent pour la circonstance sur la plage de leur naissance.
Ce rendez-vous annuel évite les rencontres aléatoires des mers sans fond.
Le sable, excellent incubateur, travaille dans la précision, quelques degrés de plus fait fondre la population masculine. Cette nouvelle donne gonfle un tableau déjà sombre.
Le manque de partenaires, l’exploitation aveugle des tortues, leur fâcheuse tendance à s’étouffer en confondant sacs plastiques et éponges, condamnent les générations futures : elles avaleront leurs actes de naissances.
La mer transpire, le grand bleu vire sang d’encre.
Animal ancestral, la tortue vient du fond des âges. C’est un fossile vivant.
Son corps propulsé par ses vigoureuses nageoires rappelle celles des reptiles d’antan.
Les tortues appartiennent à la grande noblesse, leurs écailles se nomment : écussons.
Comme l’on sait, les têtes auréolées tombent aux révolutions. Par réflexe, instinct et résistance ne font qu’un. Acculée, la nature tente toujours de transformer un baroud d’honneur en putsch.
La tortue télécommandée, baptisée : « guerre froide » représente toutes ses congénères, ventres à l’air, prises de vitesse par le détail qui tue.
PS « Guerre froide » cette appellation «glaçon» des années 70, retrouve aujourd’hui une certaine fraîcheur pour désigner un autre conflit larvé ou l’on se tient par la barbichette. Le conflit : écolo - fric à gogo.
J-Y.B.
Voir l'exposition “L'art est un sport de combat” au musée des Beaux-Arts de Calais