Editions
(image: livre-deluge-retrait.jpg)
Catalogue éponyme publié à l’occasion de l’exposition d’Yvan Salomone, Déluge & retrait, présentée au Frac Bretagne du 15 juin au 26 août 2018.
Cet ouvrage fait suite aux trois livres édités par le Mamco (Genève) : Le point d’Ithaque (2010), Zoneblanche (2014) et Evaporation (2017). Il compile des documents photographiques dont des “maigres reproductions et documents divers : répétition d’un entonnoir retourné, vue microscopique de graminées, contaminations diverses, ustensiles de cuisine, stills de films de propagande, photocopies de pages de livres divers (poésie, littérature, théâtre, essais), un grand nombre de collages réduit au minimum (…) Tout cela accompagné de ma propre production d’images photographiques dont la nécessité s’impose et que je constitue en complète indépendance de mes repérages dédiés aux futures aquarelles.”
Yvan Salomone, Déluge & retrait
Publié avec le soutien d’Art Norac (Rennes), de la galerie Xippas (Paris), de la galerie Sonia Zannettacci (Genève), de Nouvelles Donnes Production (Marseille), de Vincent Bernasconi (Genève) et de Sophie et Hervé Lefèvre (Paris).
Edition en vente à la librairie du FRAC Bretagne et sur le site des Presses du réel
ZONEBLANCHE
Editions MAMCO, paru en février 2014, édition française, 22 x 24 cm (broché, couv. à rabats), 600 pages (ill. coul.)
zoneblanche est un livre silencieux : aucun texte n’accompagne ces quelque six cents aquarelles qui rythment les quinze premières années (1991/2006) du travail d’Yvan salomone. Mais zoneblanche est un livre qui n’en est pas moins éloquent : il suffit de se plonger dans ce défilé d’images pour que ces véritables visions s’adressent à nous, nous atteignent, c’est-à-dire nous parlent. Il suffit de s’abandonner à ce déluge visuel pour qu’un ample regard sur le monde se constitue devant nous, se matérialise dans nos mains, et nous sollicite, autrement dit nous interroge.
Qu’est-ce qu’un théâtre d’opérations ? Qu’est-ce qu’un chantier ? Qu’est-ce qu’une zone ? Que construisent les hommes sur la terre ? Que font-ils ? Ces questions faussement simples que Salomone traite plastiquement en photographiant ses motifs à travers moult voyages ce qui lui permet de donner à ces problématiques une résonance planétaire , n’ont d’autre ambition que de nous ouvrir les yeux sur les conditions de notre séjour ici-bas. Et même si aucun être humain n’est visible dans ces images, dans ces scènes du monde, c’est pourtant l’existence de ce dernier qui y est enregistrée selon un protocole immuable dont le résultat des aquarelles n’est anachronique qu’en apparence. D’où la singularité précieuse de ce travail et de sa situation dans l’art actuel qu’il importait de cristalliser en un objet à elle adapté et cependant pas unique dans son apparence. Car, publié en 2010 par le Mamco, Le point d’Ithaque proposait le versant écrit du travail d’Yvan Salomone, soit six cents textes qui exploraient, prolongeaient, reprenaient chacune des aquarelles ici réunies. zoneblanche est la version imagée, et identique dans son format, de ce premier livre, mais aussi son véritable point de départ, un continent un bloc visuel tout entier fait de vedute dont chacun pourra à présent constater à quel point elles n’en finissent pas de nous regarder.
Le point d’Ithaque Cahiers 1991-2006
Éditions MAMCO, Collection Écrits d’artistes, 2010, 608 pages, 22,5 x 24 cm.
Entre 1991 et 2006, Yvan Salomone a rédigé dix carnets de soixante pages chacun selon un protocole simple : chaque page a pour point de départ une aquarelle réalisée par l’artiste lui-même selon des règles très précises (utilisation d’une photographie comme embrayeur de l’image peinte, format immuable de cette dernière, absence de figure humaine, paysages industriels comme motifs quasi exclusifs du travail). De cette entreprise, qui se poursuit encore aujourd’hui, résulte ce livre inclassable. Ni écrit d’artiste ni journal ni exégèse d’un travail visuel, Le Point d’Ithaque offre un exemple rare d’écriture qui associe approche personnelle voire intime de l’image et verbalisation de sa plasticité. Le texte vient donc après le dessin, après la peinture, le signe vient après le visible dans un retard qui le rend possible. (…)