Depuis un certain temps, je suis à la recherche d‘une méthode de travail et d‘une économie de production qui utilise de manière ciblée les erreurs, les imprécisions et les résistances matérielles, qui tire un potentiel des différences et des perturbations. Pour l‘exposition verzeichnen (enregistrer/

prescrire) à la galerie Vincenz Sala de Berlin, j‘ai réalisé une série de dessins avec une photocopieuse et un scanner. Lors de la copie et de la numérisation, on observe souvent ces effets secondaires, pour la plupart involontaires, tels que des marges blanches, des feuilles placées de travers sur le papier, les traces des doigts, des feuilles placées au mauvais endroit, des rabats non fermés, des zones maculées, des rayures, des saletés, etc. Je suis très intéressée par ces phénomènes et j‘ai commencé à provoquer ces perturbations et à les intégrer dans mon processus de travail. Les copieurs et les scanners sont donc devenus mes outils de dessin. Je les utilise pour travailler sur une boucle de rétroaction entre le numérique et l‘analogique, la copie, le scan et l‘espace réel, l‘idée et le matériau, le plan et le trouble, etc. Ce faisant, je me laisse guider par les questions qui découlent du traitement des conditions et des possibilités du copieur et du scanner et du transfert entre les fichiers numériques et l‘espace réel. Le motif, l‘idée, le moyen, la méthode, la technique et le matériau sont mutuellement dépendants.

Ursula Döbereiner