KOTTI
kotti
Vues de l’exposition personnelle Kotti à la Galerie September, Berlin, 2013
KOTTI
Impression numérique tapissée, animation numérique et dessins au crayon
Kotti, 2013
dessin au crayon (sélection)
Animation présenté dans l'espace d'exposition
Kotti
Dans son travail de dessin, Ursula Döbereiner explore la construction de l‘espace public et privé de différentes manières. Döbereiner s‘intéresse à la manière dont les idées sociales collectives, mais aussi les désirs, les craintes et les aspirations individuels et privés se manifestent dans les images des médias, les publicités, les surfaces, les architectures ou même dans les décisions d‘urbanisme.
C‘est également le cas dans son installation de dessins KOTTI, qui s‘inspire du lieu où Döbereiner vit et travaille, le Kottbusser Tor à Berlin-Kreuzberg. Les étranges balcons en forme de maison de sorcière des gratte-ciel, le „Möbel Olfe“, le „Südblock“, les pubs, les restaurants, les salles de club et les bars qui se sont ins- tallés dans l‘architecture en béton du „New Kreuzberg Centre“ constituent le cadre d‘une ambiance qui représente à la fois le départ et la crise. 2011 l‘association des locataires de Kotti & Co a érigé sur la place, presque du jour au lendemain, un Gecekondu - une maisonette en bois - qui continue d‘être agrandie pour servir de lieu de réunion et de centre de protestation contre la hausse des loyers et les expulsions.
Les questions sociales urgentes sont négociées ici, dans la rue : différences de classe, politique d‘asile, racisme, homophobie, urbanisme. Le fait que c‘est précisément dans ce lieu - au milieu d‘un complexe de gratte-ciel „notoire“, à l‘une des principales plaques tournantes des drogues dures dans la ville - que de nouvelles formes d‘échanges et de communautés multiculturelles peuvent se développer est dû à une grande variété de facteurs. Paradoxalement, l‘architecture „ratée“ des tours d‘habitation des années 1970 y a également contribué. Sur une période de près de 20 ans, la zone, avec ses allées et ses places ressemblant à des bazars, est tombée en ruine, avant d‘être réaffectée et revitalisée par des projets alternatifs et des lieux de rencontre.
C‘est précisément cette idée d‘utiliser ce qui existe déjà et de se l‘approprier dans un contexte différent qui caractérise également le travail d‘Ursula Döbereiner. Pour KOTTI, elle transforme des pans d‘architecture, des affiches, des autocollants de pro- testation ou des publicités pour des opérateurs téléphoniques turcs en une instal- lation de dessins qui remplit l‘espace. Ses dessins numériques de grand format sont appliqués sur des portes, des prises de courant, des baies vitrées et des coins de manière groupée. Sur les différents tirages, les motifs de la Kottbusser Tor sont superposés en série, en plan long ou en zoom, en vue avant et arrière. L‘espace lui- même devient le support de l‘image. Döbereiner crée un dessin traversant dans lequel la.e visitrice.eur, de manière encore plus cohérente que lorsqu‘elle.il regarde un film, par exemple, peut saisir simultanément différentes perspectives spatiales et tem- porelles. En outre, le déplacement des motifs crée un all-over chatoyant, dans lequel des espaces vides et des interstices sont créés de manière répétée. Des dessins à la main sont installés sur ces œuvres murales numériques, qui sont basées sur les des- sins créés sur l‘ordinateur. En même temps, des animations des motifs KOTTI se dérou- lent sur un moniteur intégré à l‘œuvre murale. Döbereiner utilise le dessin pour créer et commenter simultanément l‘espace. Dans son travail, les espaces sociaux, abstraits et architecturaux se chevauchent pour former un espace mental ou psychologique dans lequel des thèmes politiques ou philosophiques peuvent être négociés, ainsi que les possibilités du médium du dessin lui-même.*
Oliver Koerner von Gustorf
*Texte original en Allemand, traduit en français