Samir
Mougas

03.09.2024

Sphinx

Le Sphynx, 2009
Pigments, enduit, bois, 37 x 37 x 30 cm
Collection Fonds Départemental d’Art Contemporain d’Ille & Vilaine
Vues de l’exposition Outer Space, galerieACDC, Bordeaux Courtesy galerieACDC

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Du fond de cette pyramide, combien d’années-lumières vous contemplent ? Sphynx : un des nouveaux prototypes de vaisseau spatio-temporel de Samir Mougas. La pyramide, ce degré zéro de la conception architecturale – un tas en plus propre –qui est aussi perfection géométrique, reste une des sources les plus fertiles de spéculations en tous genres. Au siècle du carbone 14, il y a encore des égyptologues amateurs : soucoupistes, spirites, inventeurs plus ou moins farfelus…tous prêts à répondre aux questions sans réponse – des conduits d’aération dans le tombeau de Khéops ? la chambre du roi, vide ! et le fameux passage secret qui relie la Grande Pyramide au Sphinx de Giseh…
Ces deux derniers artéfacts ont ici fusionné pour un voyage à travers le temps, l’éternité, la blague potache, l’espace mathématique abstrait ou un néonéoplatonisme héritier de l’art minimal. Bien peu à voir, grinceront quelques esprits chagrins, et certes l’oeuvre fonctionne de façon déceptive. Espérant je ne sais quelle vision stéréoscopique de la vallée des rois, quelle réponse aux mystères de l’au delà de la vie et de la mort, nous collons nos yeux aux deux trous circulaires qui nous invitent à scruter l’intérieur enfin révélé de La Pyramide. Mais là, c’est le sphinx qui nous renvoie notre regard et pose l’éternelle question informulée : ? Samir Mougas ne ferait-il pas mieux de se faire gourou, voire de s’aboucher avec les raëliens pour enfin faire passer au stade de la réalisation industrielle ses inventions pataphysiques – que l’amateur en profite tant qu’il en est encore temps.

Tanguy Belbeoch, 2009