Nikolas
Fouré

04.08.2022

Untitled

Œuvre réalisée dans le cadre du 1% artistique de la Piscine des Gayeulles, Rennes, 2010

UNTITLED

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Untitled, 2010
Oeuvre réalisée dans le cadre du 1% Piscine des Gayeulles, Rennes
Commanditaire : Ville de Rennes
Architecte : Agence Coste
Photo : Laurent Grivet

Un répertoire décoratif actualisé dans un geste contemporain
Dans la nouvelle piscine des Gayeulles, l’œuvre de Nikolas Fouré UNTITLED consiste en plusieurs fragments de mosaïques disséminés dans la vaste salle des bassins.
Pour les usagers de cet équipement de sport et de loisirs, qui quittent un environnement urbanisé, ce sont deux écritures qui se raccordent spécifiquement à la ville qui se retrouvent transférées, déplacées.
Pour l’artiste, les murs carrelés choisis ne sont pas des surfaces neutres à occuper. Ils renvoient aux murs extérieurs de la cité et aux signes qui les recouvrent. A l’intérieur du bâtiment contemporain dont le caractère d’enveloppe affirme une forte intériorité, les parois carrelées apparaissent au premier regard comme supports de tags. Un second regard sur les mosaïques permet de reconnaître une autre forme d’écriture très spécifique à Rennes que sont les décors créés au début du XXe siècle par les frères Odorico, mosaïstes très présents dans le centre-ville.
Il faut rappeler que le cahier des charges à l’origine de cette commande incitait les artistes à considérer l’existence d’un fonds de tesselles issu de l’atelier Odorico et conservé par la Ville de Rennes. L’artiste a rebondi sur cette contrainte, non seulement en réutilisant une gamme choisie de tesselles qu’il aura fallu trier avec minutie mais en reprenant des motifs Art Déco de l’atelier Odorico. C’est justement l’existence de ce fonds très riche en terme matériologique qui lui a permis d’inscrire la dimension du temps dans son oeuvre, dans ce qu’il nomme une collusion archéologique.
Parmi les différentes formes graphiques du street art, la figure urbaine du tag s’est imposée. Le tag comme signature et non le graff. En traduisant en mosaïque un graff, le risque aurait été d’installer un pur décor mural. Et on sait combien la commande publique a pu connaître des ratés, notamment dans cette vaine transcription en mosaïque de tableaux modernistes. Dans la réflexion contemporaine sur l’art public, l’oeuvre de Nikolas Fouré repose aussi clairement la question des valeurs esthétiques, celles qui sont largement reconnues et celles encore ignorées. (…)
Extrait du texte de Vincent Victor Jouffe paru dans la publication UNTITLED

La publication UNTITLED documente l’œuvre avec de nombreuses photographies et les textes de
Vincent Victor Jouffe : Un répertoire décoratif actualisé dans un geste contemporain François Aubart : Les temps d’apparitions
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