Hervé
Beurel

29.05.2015

Ligne continue

Ligne continue, 1999
Caméra de surveillance, projection vidéo (4 x 3 m), enceintes.
Vue de l’installation à la Villa Rohannec’h, Saint-Brieuc, 1999
Photo : HB

Ligne continue, 1999
Caméra de surveillance, projection vidéo (4 x 3 m), enceintes.
Vue de l’installation à la Villa Rohannec’h, Saint-Brieuc, 1999
Photo : HB

(…) Et puis, une pièce à l’écart, plongée dans le noir. Le spectateur se trouve face à la projection d’un paysage de quatre mètres par trois. C’est la taille d’un panneau publicitaire, mais à cette faible distance, cela happe l’oeil et le corps tout entier. C’est une véritable expérience. La vue est celle que l’on aurait si on pouvait monter sur la terrasse: à la place, il y a une caméra de surveillance qui filme en temps réel. Le jour se lève, le soir tombe, une voiture passe en contrebas vers le port, un oiseau dans le ciel. Le son qui nous parvient à l’oreille, dispensé par des enceintes posées par terre, au pied du mur opposé à la projection, est celui, capté en direct lui aussi, de l’autoroute qui, aujourd’hui, sépare Rohannec’h de la ville. Voilà ce qu’on verrait et ce qu’on entendrait si l’on habitait la villa, là-haut sur le toit-terrasse. Mais on ne peut pas y aller. C’est interdit.

Jean-Marc Huitorel. Extrait du catalogue Extérieur / Intérieur, Villa de Rohannec’h, Saint-Brieuc, 1999.