« Une odeur de poisson qui envahit les narines. Des docks, des entrepôts, des marins, des navires. La pluie qui souvent fouette le bassin. Le Slipway où l’on répare et repeint les bateaux. Les Dom-bunkers, immenses cathédrales allemandes de la Seconde Guerre mondiale, où les soudeurs travaillent le métal. Le port de Keroman à Lorient est un décor d’un immense intérêt poétique . Je m’y suis longtemps promené, pendant des années, à pied, avant de faire des photographies. J’attendais. Je laissais mûrir ma perception.

J ‘avais le désir de réaliser un travail lent, tranquille fait de portraits et de lieux. M’imprégner de la patience des photographes du XIXe siècle, ou de l’obstination d’Atget. Je voulais faire des choses simples et claires. Travailler comme un archiviste, suspendre le Temps, conserver cette mémoire du port en ce début du XXIe siècle ».