Charlotte Vitaioli aime raconter des histoires qui pourraient aussi bien être les nôtres. Elle nous offre des récits d’amour et de ciel bleu et la poésie de trésors trouvés, comme tombés du ciel.

L’artiste compose et recompose. Des notes de musique, des touches de couleur. Certaines formes sont nouvelles, imaginées pour nous, d’autres empruntées à une étape précédente de son travail : une parade conduite sur une plage de sable non loin de Beausoleil. Charlotte Vitaioli procède par épisodes et par tableaux. Elle plante un décor, expose une situation, présente des personnages, imagine une chanson. Pourtant, tout ceci n’est pas que fiction.

Charlotte Vitaioli décide d’emblée de nous consoler. Elle sait que chacun a ses peines et ce postulat est son premier geste d’artiste à notre égard. Ce sont des peintures et des mots qu’elle nous donne à voir et à toucher, un monde aux lignes simples et à l’apparente légèreté. Sa matière première est le sentiment.

Avec cette exposition, elle renoue avec une forme universelle et intime : la consolation. Dès l’Antiquité, la consolation est un exercice codé, véritable genre littéraire qui lie les individus à travers des échanges épistolaires. Intuitivement, Charlotte Vitaioli accompagne l’exposition d’une lettre dont on ne connait pas le destinataire -à moins que ce ne soit chacun de nous-

Bérangère Armand, 2025

Dans la penderie du ciel bleu, il y a les grands oiseaux chanteurs, les larmes du soleil, et des monceaux de trésors perdus. Ce sont les mots que j’ai trouvés pour insuffler une parade chantée. Les accessoires peints y seront colportés dans une exposition intitulée « Les Consolations ».

George Sand se disait traverser le monde comme une ombre folle sur un fond de nuages en hurlant après un soleil qui perce à peine. 
J’aime cette image.

A vous qui me lisez, je voudrais vous comprendre, poser mes mains sur votre visage d’adulte. 
S’il vous plait, parlez-moi de vos parents, racontez-moi une grande joie d’enfance. 
Si le bois de l’enfance est un pays invérifiable, nous pourrions peut-être en retrouver les perles dans le va-et-vient du ressac ? Allons sur la plage glaner des coquillages, nous y chinerons quelques murmures pour nous expliquer. 
Maintenant, redressez-vous un instant, et regardez l’horizon, tout ce qui disparaît est embelli. Les immenses chagrins n’ont plus aucune certitude.

Je t’ai parlé toute la nuit, mais ce matin de bonne heure, j’ai dû prendre le train de l’aventure et de la joie, car des amours inconnus sont en chemin. Dans le virage, il faudra veiller à l’invisible, il faudra éloigner beaucoup de peurs, beaucoup de secrets aussi. 
A Beausoleil, je peins ton sourire, j’invente des refuges pour que ta voix berce les cœurs. Je fais cela nue devant tout le monde. 
Je crois que les chansons recomposent la merveille.

Quoi qu’il arrive, je serai toujours avec toi.