Briller et disparaître
Briller & Disparaître
Brasserie Moser, association Greenhouse, dans le cadre de la Biennale off du Design 2017, Saint Etienne
Briller et disparaître, 2017
Peinture fluorescente sur tissus fluorescents, réseau de sandows tendus au plafond, lumière noire, production Ass. Greenhouse dans le cadre de la Biennale Off de design de Saint Etienne
Le titre qui joue avec les limites que peuvent être celles d’une exposition, fait référence à un texte de Sénèque observant les étoiles et s’interrogeant sur le statut des comètes et la permanence de tout phénomène. Dans le cadre de la biennale de Saint Etienne liée aux mutations du travail, l’artiste, dont la pratique aborde depuis plusieurs années les notions d’impermanence, a désiré investir et modifier totalement la perception de l’espace d’exposition de l’ancienne Brasserie Mosser. Une installation in-situ qui questionne les notions de travail, de recherche et d’engagement dans l’art à l’aune des industries du loisir ou des industries dites culturelles.
À l’ère de la reformulation de ces notions de travail, de détente et de culture et dans un contexte où les patrimoines industriels sont souvent devenus les lieux privilégiés des structures culturelles, l’exposition prend pour cadre la mémoire de cette ancienne brasserie de St Étienne et la met en perspective d’un devenir laser-game. Elle joue de liens visuels inspirés de cette situation de la rigueur Stéphanoise, son héritage militaire, l’architecture de ses manufactures ou la grille moderniste voisine du Firminy vert de Le Corbusier.
La notion de rigueur est mise ici en tension par l’imaginaire des révoltes ouvrières, des contre cultures, du psychédélisme, des raves parties, de l’ivresse et du loisir qui réinvestit toute donnée dramatique en possible espace de jeu. Alors que la notion de travail est l’enjeu de redéfinitions permanentes et que certains tentent de penser le post-travail, les territoires de la culture se voient eux aussi modifiés et sont de plus en plus indexés dans le champ des industries du loisir.
L’art expérimental et les questionnements liés à la recherche artistique peuvent apparaître alors comme des espaces de résistance et d’engagement à défendre. Bruno Peinado joue par sa pratique avec les limites et les porosités de ces antagonismes.
Photo : Blaise Adilon