Z·E·N· – Zone of Engineered Nirvana
Exposition collective Water Marks au Casino et les Thermes de Royat
Commissariat : Carola Uehlken & Isabelle Henrion
Co-production Artistes en Résidence & La Tôlerie
Z.E.N prend la forme d’un jardin zen déviant, composé non pas d’éléments naturels mais de dispositifs industriels domestiques liés à l’eau : distributeurs automatiques, fontaines décoratives lumineuses, humidificateurs connectés, boules à neige, cadres-cascades…
Chaque flux est contrôlé, chaque ruissellement orchestré. L’eau n’y est plus un élément libre ou vital, mais une matière canalisée, contenue, esthétisée – une expérience liquide optimisée pour le confort visuel et sensoriel. La sérénité est simulée, le bien-être est branché sur secteur.
Z.E.N. évoque un espace de relaxation artificielle, comme un programme de ressourcement conçu pour les client·es fatigué·es des thermes, les joueur·euses du casino en perte de chance, ou les employé·es en quête de calme productif.
L’installation interroge la marchandisation du bien-être, les gestes de soin automatisés, et le design des environnements thérapeutiques ou ludiques.
Z.E.N propose ainsi une retraite imaginaire, à mi-chemin entre centre de bien-être high-tech et salle de pause RH, où l’on contemple non pas la nature, mais ses versions miniatures. La sérénité semble toujours sur le point d’être atteinte… mais jamais vraiment atteinte.
Vues de l'installation Z.E.N - Zone of Engineered Nirvana d'Anaïs Touchot au Casino et les Thermes de Royat
En arrière plan projection vidéo de Shana Moulton "Whispering Pines"
Photos : Marjolaine Turpin
Dans l’œuvre spécifiquement conçue pour 𝒘𝒂𝒕𝒆𝒓 𝒎𝒂𝒓𝒌𝒔, l’artiste compose un jardin zen faits de babioles en plastique, vulgaires objets de consommation qui proposent pourtant chacun à leur manière un moment de contemplation autour de l’eau : boules à neige, lampes lava, fontaines à chats à leds, tableaux animés de cascades… Avec l’humour caustique et tout à fait sérieux qui caractérise son travail, Anaïs Touchot invite les visiteur·euses à se purifier l’esprit en se laissant bercer par le doux bruit de l’eau et de l’électronique bon marché, à laver leurs idées noires par un rituel empreint de plaisirs coupables.
𝒘𝒂𝒕𝒆𝒓 𝒎𝒂𝒓𝒌𝒔 est une exposition qui se déroule dans les architectures historiques et toujours actives des Thermes et du Casino à Royat (France). Leur proximité intrigue : quels liens unissent le flux naturel de l‘eau et le flux virtuel de l‘argent ? Aujourd‘hui encore, nous héritons d‘une loi napoléonienne de 1806 n’autorisant l’ouverture de casinos que dans les villes ayant une activité thermale ou balnéaire. S‘appuyant sur cette étonnante connexion, 𝒘𝒂𝒕𝒆𝒓 𝒎𝒂𝒓𝒌𝒔 explore de manière critique et ludique les liens entre loisirs, jeux, rituels, soins et flux de capitaux. Elle invite à réfléchir à la manière dont l‘histoire, les lois et les architectures imposent une grille de lecture stratifiée de l‘espace public, et orientent les usages et comportements. En naviguant entre la dimension macro- économique et l’échelle microscopique de leurs propres corps, les artistes révèlent l’influence des flux naturels, artificiels et législatifs sur nos comportements et rituels, sur nos habitudes de consommation et les liens de confiance que nous entretenons avec l‘industrie du bien-être et ses produits. Iels interrogent nos anxiétés contemporaines, soulignent l’absurdité et les défaillances des systèmes qui régissent nos quotidiens, et proposent des espaces de contemplation, de réflexion et de réappropriation de nos corps et cadres de vie.
Isabelle Henrion
Exposition collective avec Ana Alenso, Céleste Cherche, Arthur Debert, Lola Göller, Klara Hobza, Shana Moulton, Natasha Papadopoulou, Russell Perkins, Johanna Rocard, Alisson Schmitt, Bruno Silva, Lara Tabet, Anaïs Touchot, Marjolaine Turpin et Benjamin Zuber.
Co-production : Artistes en Résidence & La Tôlerie, avec le soutien de la Ville de Royat, du Casino Partouche de Royat, des Thermes de Royat, de Clermont Auvergne Métropole, de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, de la Ville de Clermont-Ferrand, de l’Hôtel Fontfreyde, du Fonds de dotation La Petite Escalère et de l’ADAGP.