Yoan
Sorin

27.03.2020

Helter Skelter (une copie sans modèle)

Frédéric Emprou, 2016

La pratique de Yoan Sorin se décline selon des mythologies qu’il actualise à mesure de dessins et d’installations, de peintures ou de performances. A la manière du journal de bord et de ses multiples carnets de dessins qu’il remplit comme il égraine et exerce son regard caustique et parfois acide, Yoan Sorin conjugue la prise de note et la confection proliférante d’objets qui se présentent comme autant de rébus ou d’aphorismes, lieux de collusions des représentations.

L’artiste, qui intitula une de ses premières expositions Just do it, brasse et mixe les textures selon la logique de l’assemblage éclaté et baroque, faite de collages et d’effets miroir, avec en guise de toile de fond, les références à l’histoire afro américaine, le hip hop, le branding, le street wear, l’histoire de l’art ou celui du sport.

Entre art brut et esthétique de la statuaire ou de la pacotille, les oeuvres de Yoan Sorin entretiennent un rapport nomade à l’objet domestique et l’ornement en racontant perspectives composites, aplats chromatiques, tissus exotiques et textures fluos.

Chez Yoan Sorin, si la figure récurrente de l’île et de l’archipel rappelle le motif caraïbéen fantasmé et la pensée du fragment du même nom, l’épars et le divers renvoient aussi à l’idée de discontinuité revendiquée et lacunaire des citations comme des supports. A travers l’analogie entre l’écran, la toile et la page, l’artiste investit tous ces espaces de façon prolixe, à la façon de surfaces de projection à l’heure d’Internet, d’Instagram et de Tumblr.

Derrière l’hybridation comme geste généralisée et le primitivisme des factures, Yoan Sorin questionne l’idée continuelle de retranscrire ici et ailleurs, là-bas et maintenant.

Extrait du communiqué de presse, Frédéric Emprou, 2016