Zoom sur
des œuvres

Nous publions sur cette page, des Zoom sur des œuvres du fonds documentaire qui peuvent entrer en résonance avec les thématiques abordées dans les programmes scolaires.

“Le travail artistique est pour moi un engagement, un lieu où se fabriquent des potentialités de récits et de dialogues avec le paysage. Ma démarche nait le plus souvent de l’immersion du corps dans l’espace, de l’expérience du temps, et témoigne de la mise en valeur d’une présence au monde par des modalités spécifiques d’apparition de l’image ou du langage.” Jonas Delhaye

Nous vous proposons la découverte de Liquidambar, une œuvre que Jonas Delhaye a réalisée dans le cadre d’une résidence au domaine de Kerguéhennec, à l’automne 2012.

Liquidambar, 2012
Papier argentique couleur, diamètre 370 cm.

Description de l’œuvre :

L’abri photographique capture par dessous le feuillage des arbres via quatre trous percés dans la surface du toit. Durant plusieurs heures dans le noir complet, des feuilles de papier photosensible sont disposées à l’aveugle en cercles concentriques autour du tronc rappelant ainsi les cercles de croissances d’un tronc coupé. L’image s’imprime en négatif sur le papier argentique couleur. Les temps de pause varient de 3 à 10 minutes. L’ensemble du processus se déroule sur environ 8 heures. À l’intérieur, je fais l’expérience de l’obscurité complète, du temps long et de la projection de l’image sur le papier et sur mon corps. Une fois le temps de pause fini, les feuilles de papier insolées sont récupérées, développées et recomposées pour former l’image finale.
La toile est conçue comme un soufflet, en plis amidonnés, assurant la modularité du dispositif en fonction de la dimension des arbres choisis. Le blanc central est une réserve induisant le plein de l’arbre, Il invoque ainsi la constitution par l’extérieur du bois par rapport à sa fibre originelle.

Dans le dossier de l’artiste, on peut voir d’autres œuvres réalisées avec ce même principe : https://ddabretagne.org/fr/artistes/jonas-delhaye/oeuvres/columnae-ginkgo-biloba-quercus-liquidambar

Technique du sténopé :

Ce projet s’appuie sur la technique du sténopé, origine de la photographie. Son processus est réduit à son plus simple appareil : une boite noire et un sténopé (minuscule trou) qui laisse entrer la lumière dans la boite et fait se projeter dans celle-ci l’image inversée du paysage visé. Pour capturer cette image il est nécessaire de positionner au fond de la boite une surface sensible à la lumière que sont l’ensemble des types de papiers photographiques (des techniques de développement photographique à partir de produits du quotidien existent).

Mais la projection de cette image peut être directement visible sans qu’on la capture, c’est ce qu’on appelle alors une camera obscura. 

L’un ou l’autre de ces dispositifs peut être facilement reproduit en utilisant pour le sténopé des petits contenants rendus hermétiques à la lumière (canette, boite de conserve, boite à chaussures) en y perçant un trou ; pour la camera obscura en utilisant un carton laissé ouvert sur le haut, en réalisant un grand trou avec une loupe devant qui focalise les rayons pour obtenir une image plus lumineuse, l’image se projette en couleur au fond du carton (en s’aidant d’une lampe dans un endroit sombre ou avec un drap noir sur la tête en extérieur).

C’est une belle manière de faire comprendre la photographie comme phénomène lumineux mais aussi par extension le fonctionnement de l’œil.

Base en anglais signifiant « socle » est un ensemble de sculptures réalisé à partir de morceaux extraits d’un cèdre plus que centenaire abattu dans le parc du Thabor à Rennes car il devenait dangereux.


Les artistes François Feutrie & Joris Favennec se sont inspirés des formes et moulures des socles caractéristiques du parc, dont celui situé proche de l’Orangerie soutenant auparavant le buste de Charles Lenoir. Directeur de l’école des beaux-arts de Rennes de 1881 à 1899, il a réalisé avec ses étudiants la majeure partie des sculptures du Thabor. En 1942, le buste de bronze a été fondu et transformé en canon de 75 mm. Il ne reste plus que le socle soulignant cette absence.

Le tronc évidé pointe en direction du socle vide, et l’usage de chaque bloc sculpté est laissé libre et ouvert à l’imagination du public. Le titre de l’œuvre et l’agencement des différents objets font référence au 
Baseball et au terrain sur lequel ce sport est pratiqué.

(Sujet à développer avec un médiateur, enseignant : un appel d’offre a été lancé à destination des artistes pour l’utilisation d’un tronc d’arbre centenaire dans le parc du Thabor à Rennes. Les artistes François Feutrie et Joris Favennec s’associent et décident de proposer une aire de jeu dans le parc, ils extraient des blocs du tronc d’arbre, les blocs sont travaillés pour devenir des éléments de sculpture en référence aux socles du parc et sont présentés en proximité du tronc évidé).

Voici quelques notions autour de BASE, l’œuvre de François Feutrie : IN SITU, SCULPTURE, SOCLE, BOIS, ESPACE PUBLIC, AIRE DE JEUX…

Télécharger un dossier complet sur l'œuvre BASE, pdf édité par les artistes

Consulter la documentation sur cette œuvre : https://ddabretagne.org/fr/artistes/francois-feutrie/oeuvres/base