John
Cornu

MÀJ . 17.01.2024

Tomber sept fois

2020
Installation in situ, Pierres présentes dans le site et gabions 180 x 60 x 30 cm chaque
Vues de l’exposition Tomber sept fois, Prieuré de Pont-Loup, Moret-sur-Loing, 2020
John Cornu - Tomber sept fois
TOMBER SEPT FOIS, 2020
Installation in situ, Pierres présentes dans le site et gabions
180 x 60 x 30 cm chaque

Vues de l’exposition Tomber sept fois, Prieuré de Pont-Loup, Moret-sur-Loing, 2020
Photo : John Cornu & Gabriel Omnès © John Cornu

Directement indexée sur son contexte de mise en vue, Tomber sept fois propose une série de quatorze « bancs » dans la nef du Prieuré de Pont-Loup. Ces « bancs » ont été réalisés à partir de pierres trouvées dans le lieu, agencées dans des gabions. Aux dimensions de l’artiste, ces derniers apparaissent, autant, comme de nouvelles pièces de mobilier liturgique formant quatorze stations praticables, que tels des gisants de pierres abstraits, des sculptures sans effigies endormies sous la voûte. Brutaliste et dépouillée, Tomber sept fois s’inscrit à la suite de plusieurs autres productions de l’artiste qui mettent en jeu un ensemble de forces paradoxales. Combinant contexte historique et architectural, art et design, cette intervention métisse des formes et des codes propres à l’art des années 1960-1970 avec différentes bribes de narration et feuilletés de lectures. Elle allie différences et répétitions, prédisposition à la ruine et à la mélancolie, mais aussi une poétique des cycles et la possibilité d’un recommencement ou d’un redressement. À l’instar des jardins secs et énigmatiques caractéristiques des monastères que l’on peut visiter au pays du Soleil-Levant, l’intervention trace les reliefs d’un paysage minéral et silencieux. En lumière naturelle, l’ensemble fait place au temps, tout en proposant un tressage de culture. Le gravier, qui recouvrait jusque-là le sol, se voit rabattu et ratissé pour ménager différentes voies. Le titre Tomber sept fois est emprunté au proverbe japonais « Sept fois à terre, huit fois debout », qui avance l’idée selon laquelle il est toujours possible de se redresser, à la manière des figures de culbuto qui se relèvent spontanément d’elles-mêmes sans intervention ni contrôle extérieur…

Violette Labihé, 2020.