Charlotte
Vitaioli

MÀJ . 17.10.2024

Le Ballet Tribalesque

2020

Le Ballet Tribalesque, 2020
Performances, objets et costumes en soie peints
Photos : Vincent Malassis

Dans l’espace de la Station où j’ai travaillé avec enthousiasme au cours de ma résidence à l’automne 2019, je présente les décors d’un ballet contemporain intitulé « Le Ballet Tribalesque » en hommage à Oskar Schlemmer. Un ballet inachevé, jamais donné, qui prend ici la forme d’une exposition morcelée, à cheval entre deux lieux ; La Villa Emerige à Paris et La Station à Nice.

Enchaînement de tableaux vivants éclectiques, joués par des danseurs vêtus de costumes peints, manipulant des décors et des « objets rituels », l’idée de cette pièce est née au cours de mes expériences au Japon et en Australie, des cultures qui m’ont attiré pour leurs rituels performatifs vernaculaires, à la croisée du théâtre Kabuki et de la danse aborigène ainsi que des Matsuri, ces fêtes japonaises annuelles planifiées au rythme des saisons.

J’ai conçu les éléments de ce ballet en m’appuyant sur des gestes de danse comme support pour mes peintures. Pour les peuples premiers d’Australie, la peinture et la danse sont des médiums de transmission pour le rêve afin que l’on s’en souvienne aujourd’hui et pour toujours ; « À la recherche d’un état de joie » pour le dire avec les mots de Rudolph Von Laban.

Les objets et costumes présents dans les deux expositions empruntent aux savoir-faire du tissage et de la peinture sur soie. Des artisanats qui impliquent un temps de production, de fait main, me donnant accès à tout un monde contemplatif.

Un espace imaginaire qui me procure cet état que je nomme « mélancolie heureuse », véritable terrain d’investigation dans ma pratique que j’approfondis en m’efforçant de traduire quelque chose de l’instant fugace, de ce temps suspendu entre le jour et la nuit. Cette mélodie si particulière au « Monde flottant », évoquant la brièveté de la vie humaine, une vie ponctuée par les phases de la lune.

En 1924, Sonia Delaunay dit à propos du Ballet « Relâche » dont la musique est d’Erik Satie ; « Est-il un morceau d’anti-art ? Un anti-ballet ? Il est surtout un hymne à la vie moderne débarrassé des conventions ». « C’est le bonheur des instants sans réflexion » ajoute Picabia.

Je tiens à remercier le Kiosque-Centre d’Art de La Chapelle des Calvairiennes à Mayenne, qui a produit cette exposition en partenariat avec La Station.

Le Ballet Trisbalesque, 2020
Objets peints à activer, 300 cmx 600 cm
Vues d'exposition à La Station, Nice, 2020
Photos : François Fernandez

/

Storyboard du Ballet Tribalesque

© Charlotte Vitaioli, ADAGP, Paris