"In girum imus nocte ecce et consumimur igni"
Dans la salle d’exposition, le visiteur pénètre dans un labyrinthe de rideaux aux mouvements contradictoires. Peints aux couleurs de l’aube et du crépuscule, ils l’entrainent dans une expérience immersive. Le titre (In girum imus nocte ecce et consumimur igni en latin, que l’on peut traduire par : Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu) est emprunté à l’auteur latin Virgile. Il fait référence à des papillons attirés et consumés par un feu dans la nuit. La figure du palindrome de cette phrase latine, qui peut se lire dans les deux sens et en boucle, est évoquée par les mouvements de révolutions et de contre révolutions des étoffes suspendues au plafond. Les nuances des couleurs rejouent un cycle de jour et de nuit qui se répèterait . Ici, le visiteur est invité à composer de nouveaux chemins dans ce labyrinthe aux mouvements délicats. Comme un futur à recomposer selon les choix du parcours que nous prenons.
ARCHITECTURE BAROQUE
Avec le ballet des étoffes qu’il présente dans la salle d’exposition, Bruno Peinado porte un regard sur l’architecture baroque conçue par Rudy Ricciotti. Il conçoit une exposition faite de mouvement et dont la grandeur rivalise avec la taille de la salle d’exposition, deux aspects qui caractérisaient l’art baroque dans sa volonté de provoquer une émotion artistique. L’utilisation d’une toile blanche qui sert à réaliser des drapeaux ou des pavillons, les jeux de transparences et les mouvements du tissu qui se déroule et s’enroule dans l’espace d’exposition, sont autant de liens à l’architecture. On peut penser notamment au voile de béton du bâtiment, au traitement architectural des rideaux, au dessin spiralé des colonnes ou encore même au nom du lieu.
Vues de l'exposition au Pavillon Blanc, Colomiers
Bruno Peinado © Adagp, Paris