IL FAUT RECONSTRUIRE L'HACIENDA
L’exposition “Il faut reconstruire l’Hacienda” prolonge le projet éponyme de Bruno Peinado sur la façade du Mrac ( oeuvre pérenne ). Elle l’augmente autant qu’elle lui répond, en introduisant un jeu de dialogues entre l’intérieur et l’extérieur du musée, et par extension, entre l’espace intime et l’espace public. L’exposition est ainsi contaminée par collusion foisonnante de techniques, d’affects, de processus et de matériaux, autant qu’elle est contaminée par le site lui-même, celui du musée et de son histoire, celui du sud et de sa lumière si particulière.
The Hacienda must be built, 2016
Techniques mixtes, dimensions variables.
Cabinet d'arts graphiques
À l’étage dans le cabinet d’arts graphiques, le dessin, fondateur dans la pratique de Bruno Peinado, se déploie en diverses expérimentations picturales. Le cabinet est ici remanié comme un espace en chantier. L’intimité du dessin se donne comme une impermanence qui serait toujours en construction, une recherche à la fois fondamentale et précaire, qui rejoue dans ses circonvolutions les replis d’un espace mental. À partir d’une préoccupation autour de l’abstraction et de la couleur, l’artiste joue avec les codes, détourne les références, dans un exercice à la fois d’hommages et d’appropriations des courants et artistes qui l’ont nourri, de Supports/Surfaces aux suprématistes, des minimalistes californiens au mouvement Colorfield Painting, d’Henri Matisse à BMPT (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni). 6/20 Dans cette ligne de peinture qui parcourt depuis le cabinet toutes les salles de l’étage, se succèdent des peintures abstraites en clin d’oeil aux mouvements artistiques précités mais aussi à l’adresse de tous ces artistes singuliers chers à Bruno Peinado qui ont mêlé la douceur à la rigueur formelle, tels Giorgio Griffa, Agnès Martin, Shirley Jaffe, Nathalie du Pasquier, Ellsworth Kelly ou Richard Tuttle. À la manière d’une ligne de fuite kaléidoscopique, certaines peintures se jouent de cet héritage réinvesti par le champ de la communication graphique. D’autres sont en lien avec les jeux de formes et les découpages d’enfants, mais l’inventaire ne serait pas complet sans compter des tableaux en pâte à modeler, des marbrures en verre coulé, des sérigraphies sur miroir, des châssis en acier peint ou des vidéos-peintures. De formats divers mais toutes verticales, les peintures de Bruno Peinado font référence aux affiches publicitaires mais aussi à cette permanence de la peinture comme miroir ou comme fenêtre ouverte sur le monde. Elles ont toutes en commun une gamme chromatique bien spécifique, comme si elles avaient été irradiées par le soleil, référence au sud de la France mais aussi à celui fantasmé de la Californie qui a beaucoup influencé les artistes et la culture populaire.
Good Stuff, The Pleasure Principle
Good Stuff, The Pleasure Principle, 2010,
Jeu de 23 cartes, aluminium peint, 173x114x1,5 cm chaque. Collection Mudam Luxembourg - Musée d'Art Moderne Grand-Duc Jean.
Good Stuff, The Pleasure Principle, 2016
Jeu de 15 cartes en mélaminé sur contreplaqué, 173x114x1,5 cm chaque.
Sans titre, Hand me down your love, 2016,
Volumes et moulages en plâtre, dimensions variables
Sans titre, Where the heart is... , 2015- 2016
Acrylique sur contreplaqué, dimensions variables
Sans titre, Shack up with, 2014-2016,
Bruno Peinado avec Virginie Barré, Joséphine et Simone Peinado-Barré.
Techniques mixtes, dimensions variables.
Photo : Aurélien Mole
Photo : Fabrice Gousset
Photo : Roberto Ruiz
Bruno Peinado © Adagp, Paris