Je fabrique des peintures figuratives qui traitent globalement « des images ». Je voudrais rendre visible dans un tableau l’étroite confrontation de la peinture avec le dessin, avec « l’image » et depuis quelque temps, avec la forme pixellisée de la photographie numérique. Ce qui m’intéresse, c’est l’idée de fabrication en peinture et par la peinture. Je travaille toujours avec de l’huile et des pigments sur des toiles. J’aime être dans « l’atelier », un espace bien construit, bien balisé avec de hauts murs autour de moi, mais aussi un terrain de contradictions autour desquelles mon travail s’organise. Il y a, par exemple, […]
Je fabrique des peintures figuratives qui traitent globalement « des images ». Je voudrais rendre visible dans un tableau l’étroite confrontation de la peinture avec le dessin, avec « l’image » et depuis quelque temps, avec la forme pixellisée de la photographie numérique. Ce qui m’intéresse, c’est l’idée de fabrication en peinture et par la peinture. Je travaille toujours avec de l’huile et des pigments sur des toiles. J’aime être dans « l’atelier », un espace bien construit, bien balisé avec de hauts murs autour de moi, mais aussi un terrain de contradictions autour desquelles mon travail s’organise.
Il y a, par exemple, l’opposition entre « l’image multiple » élaborée mécaniquement pour sa diffusion rapide, et « le tableau unique » exécuté manuellement. Au sein du tableau, j’ai souvent envie d’évoquer simultanément ce qui est a priori valorisé culturellement avec ce qui ne l’est pas. D’évoquer un monde où la peinture de musée se retrouve en duel avec une imagerie éphémère, actuelle, publicitaire. J’aime le caractère tactile du « tableau », sa rugosité, sa fixité constante, l’idée que nous avons d’un tel objet conçu artisanalement et sa confrontation avec nos écrans plats d’ordinateurs, les images lisses qu’ils diffusent.
Je dessine souvent par goût et dans le but de simplifier. Je m’inspire de l’image imprimée, qui devait autrefois être simple dans le but d’être aisément reproduite, tramée et diffusée. C’est l’image populaire agrandie par ses traits de contour colorés qui en devenant peinture accède ainsi à une autre dimension. Le dessin n’est pas une fin en soi. Je dessine toujours avec l’idée d’en faire plus tard une peinture, sauf si c’est une histoire dessinée ou « bande » dessinée. Le dessin est un projet.