Benoît
Andro

07.10.2020

Généralités en lien avec les images.

Mes peintures traitent très globalement des images. J’appelle images les représentations multiformes de chacun. La peinture aurait selon moi le pouvoir de défabriquer les images et de leur donner une consistance. De les remettre à l’endroit.

J’aime le caractère tactile et concret du tableau, l’idée que nous avons d’un tel objet conçu en tant que pièce unique et sa confrontation avec d’autres types d’images, élaborées mécaniquement ou numériquement. La toile du peintre est aussi un écran. J’aime le temps de la fabrication. J’aime être dans l’atelier, un espace bien construit, bien balisé avec de hauts murs autour de moi, mais aussi un terrain de jeux sur lequel un monde extérieur reformulé vient s’organiser.

Dans mes peintures il y a différentes influences qui s’entrecroisent. Il y a de nombreuses influences. Il y a quelque chose comme de la nostalgie pour les diverses avant- gardes, mais aussi aujourd’hui pour la peinture de paysage. Il y a de l’intérêt pour les phénomènes mentaux qui se télescopent.

Je considère le paysage un peu comme une décharge. Sur lui je déverse, lors de promenades, de nombreux fantasmes, monologues intérieurs, révoltes, pleurnicheries et déploiements imaginaires qui dépassent de loin le cadre artistique. On trouve souvent des paysages dans mes peintures qui parlent de l’environnement dans lequel je vis. Je le traite d’abord au moyen du dessin. Je dessine souvent par goût et dans le but de simplifier et de synthétiser. Je m’inspire de l’image imprimée, d’une certaine imagerie populaire ; c’est ma langue. Je dessine toujours avec l’idée d’une peinture à faire plus tard, qui se fera ou ne se fera pas.

Benoît Andro, octobre 2020.