Un·e catcheur·euse « do business » lorsqu’il·elle accepte de se laisser battre. Il s’agit alors de jouer son rôle avec professionnalisme et de remplir sa part du contrat, selon les instructions du·de la booker·euse.
Le jargon du catch emprunte fréquemment au vocabulaire commercial et professionnel pour décrire des dynamiques fondées sur un équilibre subtil entre fiction, coopération et rapport de force. La métaphore, en apparence paradoxale — opposant la logique de profit du terme business à l’échec consenti que suppose « se coucher » — ouvre une réflexion plus large sur la réussite professionnelle et sur ce que cela signifie, parfois, que de perdre.
 Ainsi, les artistes invité·es à l’événement DO BUSINESS interrogent les tensions entre ce qu’il faudrait faire pour réussir une carrière artistique et les compromis, éthiques ou personnels, que cela implique. Comme dans le catch, faire business dans le monde de l’art suppose de respecter les règles du milieu, aussi opaques et tacites soient-elles. Les projections et les performances programmées tentent de révéler au public ce jeu complexe. Avec humour, Auriane Preud’homme & Giuliana Zefferi, Anaïs Touchot, BRIGANDS, Clémence de Montgolfier, Inès Besson, Jules Bernagaud, Lucie Collobert, Robyn Chien montrent comment chacun·e peut choisir de contourner ou de respecter les règles voire tout simplement de refuser de jouer.

Camille Martin