CaSO4-2H2O
Cette pièce s’articule autour de la relation au temps et à l’espace. Elle intervient comme une virgule dans l’environnement confiné de la galerie et apporte une vue supposée de l’extérieur. Vision d’un paysage, elle agit telle une lunette de vue sur un détail fugace, la formation et la disparition de nuages dans le ciel. Donnant une impression esthétique d’un phénomène qui coule, qui circule sans difficulté, Percée au 312°NO se réfère à la définition de la formation d’un nuage de Gilles Clément* aux micro-organismes. Un nuage ne doit pas être considéré comme de l’eau seule en vapeur, à l’état de rosée, mais comme un ensemble complexe, impur et informé**.
Cette chimie incluant une masse potentielle de micro gouttelettes, de microorganismes ou d’impuretés évoluant dans l’atmosphère donne lieu en fonction des altitudes et des pressions, à des formes concrètes tout à fait différentes les unes des autres.
*«Nuage : agrégat de micro-gouttelettes en suspension. Les gouttes résultent d’une condensation autour d’une particule. Sans particule – sans «impureté» - la condensation ne s’opère pas. Le matériel particulaire à disposition couvre un champ large, des poussières de loess (Le lœss (ou loess) est une roche sédimentaire détritique meuble formée par l’accumulation de limons issus de l’érosion éolienne (déflation)), dans les régions désertiques et périglaciaires.
**Clément, Gilles, Nuages, ed.Bayard, 2007.
CaSO4-2H2O, 2012
28 dessins sur papier, feutre noir, format 29,7 x 42 cm.
Photo : DR
CaSO4-2H2O, est la formule chimique désignant le gypse. Plus globalement, elle marque le point de départ d’une réflexion autour du déploiement, de la création d’un noyau, de son étendue et de sa disparition. Cette problématique qui met en avant les phénomènes d’évolution, tente d’explorer les différents modes de développement ainsi que les facteurs liés à leurs progressions. Il s’agit ici de comprendre et de mettre en lumière les conditions climatiques et atmosphériques, ou encore des éléments perturbateurs.
Déclinaison autour de l’étoilement, voir même de la dispersion, ce travail se nourrit d’une vue empirique de la composition moléculaire de la matière. Comment peut-elle se constituer ? Comment les molécules peuvent-elles s’assembler ?
Poétiques des formes, des compositions, il s’agit d’une variation autour de l’éclatement, ainsi que des réseaux possibles susceptibles de lier ces unités entre elles. Traitant de la fragmentation, ces masses, ces déploiements introduisent les notions de naissance et de détérioration au sens de se désagréger. Comme si nous considérions que ces objets sont à un stade de croissance ou de décroissance, en phase d’apparition ou de disparition, ils amènent un questionnement au temps. Tel un passage, un moment donné dans la constitution d’une forme, ces dessins jouent comme des focus, une mise au point à un instant précis, sur la construction et l’évolution d’une structure.
Holà Naica, 2012
Adhésif réfléchissant au sol
L’aparté, lieu d’art contemporain, Iffendic.
Photo : DR
Dessin réalisé dans le cadre de l’exposition CaSO4-2H2O, cette forme se développe au sol telle la trame d’un cristal. Référence à la mine de Naica située au Mexique et connue pour son gisement de gypses géants, ce dessin s’étend de façon structurée en triangles imbriqués. Petit clin d’œil testant les limites de l’espace, Holà Naica joue avec l’échelle humaine. Tracé à la main tel un dessin traditionnel, cette pièce fait aussi écho à la notion de vectorisation liée au dessin numérique. Jeu sur l’agrandissement dans l’absolu infini, Holà Naica renvoie aux relations ténues entre le macro et micro déploiements.
CaSO4-2H2O, 2012
Sérigraphies sur papier Rivoli, encre fluorescente orange, impression atelier La Presse Purée, Rennes.
Format 50 x 70 cm, 25 exemplaires numérotés et signés
Collection Artothèque du Musée des Beaux-Arts de Brest
Photo : DR