Yoan
Sorin

27.03.2020

Chaos Suspendu

Galerie Artem, Quimper, 2013

Blackboard, 2013
Ardoises, craie grasse, dimensions variables

/

Une histoire, 2010
Posca sur papier

Lignes**,_** 2012
Acrylique sur toile_

Photo : Michael kern
© Adagp, Paris

Chaos : abîme, anarchie, bordel, brouillamini, confusion, débâcle, désordre, mêlée.
Suspendu : ajourné, arrêté, bloqué, destitué, détrôné, différé, gelé, interdit, retardé, rompu, stoppé, supprimé, en l’air.

Nous sommes nés dans le chaos et nous mourons dans le chaos. De la naissance à la mort, du début à la fin, entre les deux, dans le continuum espace-temps, nous essayons de comprendre le chaos. Mais nous échouons.
Yoan Sorin propose une pause dans le chaos. Chaos suspendu est le titre de sa nouvelle exposition. Il fait des recherches sur le processus de création : faire des erreurs, écrire, effacer, faire des dessins laids, faire de beaux dessins, des dessins réussis, des dessins ratés, des lignes sans fin.
L’inventaire d’images de Yoan est toujours présent. Le monde qu’il crée est visuellement fort et direct. Une peinture presque primitive, qui nous fait croire-sentir-penser que ses dessins sont nés comme des prières faites à ses propres dieux.
Un renard. Une pizza. Un soleil. Animaux, … visages grotesques presque comme des masques, … totems fabriqués à partir d’objets imaginaires sont sa langue et son langage. Des signes et des symboles. Soit pour une vision ironique du bonheur, soit pour une vision critique sur les frontières ténues entre échec et réussite.
Des pages de carnets de croquis changent de taille et recouvrent les murs. Des livres fabriqués à la main, vides, attendent d’être remplis. Le chaos est maintenant mis en ordre.
Peinture et dessin sont reliés à l’imagination, aux livres, et en particulier à l’impact brut que peut avoir la couverture d’un livre. Regarder une peinture de Yoan, c’est comme si une histoire nous était racontée.
Raconter des histoires c’est l’appel et le pouvoir secret de la peinture. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici toujours face à quelque chose de nouveau et de toujours plus puissant.
Le plaisir dans l’art, c’est d’une certaine façon, faire une pause dans le chaos, dans le désordre et la vanité du monde. Créer un espace de temps libre, sans pression.
Même si avec aise nous pouvons observer le travail de Yoan Sorin, le plus difficile est d’y découvrir les messages cachés. Un univers à explorer.
Un intellectuel avec les mains d’un enfant, vous invite dans son monde.

Extrait du communiqué de presse, Pagonitsa Seferli