L'enseigne
L'Enseigne [How to Train Your Dog], 2015
Étui cartonné imprimé, cale de bois laqué, livre usagé, 35 x 29 x 4,8 cm (fermé). Édition /8 (+ 3 A.P. + 1 P.P.)
Photo : Aurélien Mole
Sans son chien (Cadbury purple), 2015
Sérigraphie sur papier Rivoli 300gr, 50 x 70 cm, édition Atelier Tchikebe, Marseille, collection « Quality Prints », 100 exemplaires numérotés et signés.
Dans le cadre de la collection « Quality Prints » éditée par l’atelier Tchikebe, j’ai fait reproduire en sérigraphie une photographie de la gravure que Pierre-Alexandre Aveline imprima vers 1732, d’après L’Enseigne que Watteau peignit en 1720.
Reproduite à l’échelle 1/1 sur une feuille de 50 x 70 cm — le format imposé par cette collection —, l’image d’origine est tronquée dans sa partie gauche et supérieure. La teinte choisie est celle utilisée sur les emballages Cadbury, une marque commerciale d’origine anglaise connue pour ses barres chocolatées.
L'Enseigne, 2015
carré de soie imprimé, 120 x 120 cm.
En réponse à invitation de Nico Dockx et Sébastien Délire de construire La Galerie Imaginaire, j’ai proposé d’en réaliser « l’enseigne » sous la forme légère et mobile d’un carré de soie imprimé. Flottant au vent dans les îles Bahamas, exposé sous le soleil du territoire des Arhuaco dans la Sierra Nevada de Santa Marta, ou porté en foulard dans les rues de New York, les usages et apparitions furtives de cette enseigne sont réinventés au gré des pérégrinations de son colporteur.
Dans un angle de ce carré de soie blanche est imprimée l’image d’un chien qui s’épuce sur le pavé. Cette figure vagabonde provient d’une gravure que Pierre-Alexandre Aveline imprima vers 1732 d’après L’Enseigne qu’Antoine Watteau peignit en 1720 pour son hôte Gersaint, marchand de tableaux et d’estampes sur le Pont Notre-Dame à Paris et qui l’hébergea dans ses derniers jours. Watteau reprit quant à lui ce motif dans l’avant-plan du Couronnement de Marie de Médicis (1622-1625) de Pierre-Paul Rubens.
L’emprunt et la remise en circulation de ce motif « cynique » inscrit cette enseigne dans une tradition réflexive questionnant les relations de dépendance entre l’art, le pouvoir et l’argent. Dans cette version décadrée et nomade, le spectacle mondain du commerce des œuvres d’art est laissé hors-champ. La marge blanche qui élargit le champ de cette image venue du passé s’ouvre sur un espace de redéfinition de leurs relations à venir.