Né à Dinan en 1968, il vit et travaille à Saint-Méloir-des-Bois et à Paris. Après des études aux département de dessin et de gravure à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Vincent Victor Jouffe n’aborde la photographie qu’après deux voyages aux Etats-Unis (1990) et en Angleterre (1991). A partir de 1995, date de son installation à Saint-Méloir-des-Bois, village rural des Côtes-d’Armor, il entreprend de constituer un corpus d’images en relation avec cette situation particulière de retour au pays natal. La promenade de l’Assomption, constituée de 17 Polaroids qui viennent documenter le hameau de la Ville es Brets est peut-être cette œuvre programmatique où s’articulent plusieurs […]
Né à Dinan en 1968, il vit et travaille à Saint-Méloir-des-Bois et à Paris.
Après des études aux département de dessin et de gravure à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Vincent Victor Jouffe n’aborde la photographie qu’après deux voyages aux Etats-Unis (1990) et en Angleterre (1991).
A partir de 1995, date de son installation à Saint-Méloir-des-Bois, village rural des Côtes-d’Armor, il entreprend de constituer un corpus d’images en relation avec cette situation particulière de retour au pays natal.
La promenade de l’Assomption, constituée de 17 Polaroids qui viennent documenter le hameau de la Ville es Brets est peut-être cette œuvre programmatique où s’articulent plusieurs paramètres : théorique, historique, social mais également biographique.
Considérant à la fois que ce qui est capté à la surface de ces émulsions est un réservoir de signes de l’histoire du lieu mais qu’en même temps toute image se heurte à cet horizon de mutisme propre à l’acte photographique, il tente de constituer une représentation d’ un territoire dans le long terme, où l’advenue des mêmes figures permettra d’écrire en images une grammaire propre à ces paysages toujours connus et reconnus.
Ses œuvres peuvent être ainsi lues comme relevant tour à tour de formes comme le journal en images, de la chronique sociale - celle d’un monde rural en plein déracinement avec pour exemple le plus signifiant, le corpus conséquent de plus de 800 éléments sur les derniers comices agricoles de son canton - . Elles s’inscrivent aussi dans une tradition du paysage où la dimension humaine demeure toujours implicite : vues extérieures de l’ asile psychiatrique de Saint Jean de Dieu, baraques des fête foraines, vallées boisées aménagées, bâtiments agricoles inoccupés. Aucune commande institutionnelle ne vient précéder la constitution de ces ensembles, souvent toujours actuellement en cours.
Depuis 2008, conscient de l’inflation productiviste dans le champ de l’art, il s’attache à cultiver «un art de la relecture» où, reprenant certaines expérimentations initiées dans son atelier de la résidence universitaire d’Antony, il rassemble des dessins des années 90 en cassant volontairement les séries, en incluant des objets et principalement des outils. Les expositions Eclats ou les trois volets de Opus-corpus : un cabinet témoignent de cette nouvelle orientation artistique.
Depuis 2015, c’est cette même résidence Jean Zay, qui fut la plus grande utopie architecturale en France en terme de logement étudiant et maintenant en phase de démantèlement, qui est au coeur de son travail. Vingt-cinq ans après, dans cette banlieue sud de Paris en voie de gentrification, l’intrication des mêmes paramètres reste inchangée.
Ses œuvres sont présentes dans les collections publiques du musée français de la photographie, celles du Frac Bretagne, des artothèques de Brest et de Vitré, les Fonds départementaux des Côtes d’Armor et d’Ille-et-Vilaine, le fonds municipal de la Ville de Rennes.
Actif depuis 1989 dans le champ des lieux intermédiaires de l’art contemporain, Vincent Victor Jouffe est membre fondateur de la Fraap. Il a aussi organisé plusieurs expositions et rédigé des textes critiques.