Tailleur-graveur-cueilleur, comme il se définit lui-même, infatigable arpenteur, glaneur, collectionneur. Stéfan Tulépo trace patiemment sa route au fil d’une poétique constructive, quasi archéologique, du matériau et de la forme jalonnée de petites attentions, d’heureuses trouvailles et de touches d’humour (re)créatif. L’artiste s’emploie aussi consciencieusement qu’intuitivement à élaborer une pratique élargie de la sculpture, à mi-chemin entre figuration et abstraction, qui procède à la fois de techniques d’extraction de la matière et d’une écriture fragmentaire sur le mode de l’assemblage. Gratter la poussière pour faire apparaître des figures, tailler […]
Tailleur-graveur-cueilleur, comme il se définit lui-même, infatigable arpenteur, glaneur, collectionneur. Stéfan Tulépo trace patiemment sa route au fil d’une poétique constructive, quasi archéologique, du matériau et de la forme jalonnée de petites attentions, d’heureuses trouvailles et de touches d’humour (re)créatif. L’artiste s’emploie aussi consciencieusement qu’intuitivement à élaborer une pratique élargie de la sculpture, à mi-chemin entre figuration et abstraction, qui procède à la fois de techniques d’extraction de la matière et d’une écriture fragmentaire sur le mode de l’assemblage.
Gratter la poussière pour faire apparaître des figures, tailler des blocs de pierre dont émergent des formes d’objets identifiables, graver des objets de motifs divers, sillonner le paysage en quête de trésors ordinaires… Qu’ils consistent à intervenir de manière plus ou moins perceptible et expérimentale sur une variété de surfaces et matières préexistantes ou à exposer un objet ready made, les gestes de Stéfan Tulépo produisent et révèlent des combinaisons et des correspondances — entre images, objets, formes, matériaux, êtres, lieux, territoires, temps, etc. — qui apparaissent comme autant de mises en relation pouvant intégrer des considérations tant esthétiques et culturelles que sociales et politiques. Inventeur du quotidien, flâneur, joueur, (r)assembleur et doux rêveur, il (re)compose à partir de l’existant et crée, par des moyens simples, de nouvelles manières de voir et d’être au monde, autrement, en lien avec ce(ux) qui nous entoure(nt).
Anne-Lou Vicente, 2018