Études (anatomie du ciel)
Ces six petites sculptures sont de possibles représentations de structures nuageuses.
Chercher une forme de permanence, de construction et de structure à la forme nuageuse peut paraître absurde et contre-intuitif. Celle-ci étant absolument mouvante, changeant perpétuellement, suivant les aléas du vent et des courants. Cependant, cela n’est peut-être pas moins dénué de réalisme que de « figurer » le nuage par un mouton, comme le proposait le Petit Prince de St Exupéry.
Ce qui diffère, surtout, c’est la qualité de ressemblance, de mimétisme qui ne vaut plus.
Matérialiser ces formes c’est affirmer la matérialité des nuages et leur plasticité, non seulement dans leur essence vaporeuse en mouvement mais dans les liens qu’ils tissent avec nous, dans les relations que nous avons – concrètement – avec eux : nous les changeons comme ils nous changent. Nous les construisons autant qu’ils nous construisent.
Nous pouvons aussi voir ces formes comme des sédiments, des sortes de squelettes de nuages, une archéologie nuageuse.
Cela pourrait peut-être nous amener à réfléchir à un patrimoine céleste ?
En tous les cas, il s’agit pour moi de faire trace, par des gestes et des matériaux qui deviennent formes. Faire trace d’une chose qui n’existe pas en soi. La trace d’une relation qui s’opère dans le faire. Faire vaciller la représentation c’est aussi une façon de porter attention, de re-visiter, de regarder à nouveau.
© Nikolas Fouré - Adagp, Paris