Nikolas
Fouré

04.08.2022

Brouillard

2021
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Les nuages et autres météores sont des motifs de contemplation, des éléments géo-physiques qui ne sont pas dénués d’interactions avec nos activités humaines. L’anthropocéne est une ére géologique mais le basculement anthropique de notre zone critique est bel et bien atmosphérique.

Les ABC (Atmosphéric Brown Cloud : nuages d’origine anthropique condensant en grande partie des poussières, des particules, des aérosols et autres polluants) découverts et répertoriés en 2002 par des chercheurs de l’équipe internationale de recherche Indian Ocean Experiment, rendent visibles et inquiétantes ces pollutions atmosphériques1

Ces dessins sont constitués d’une multitude de petits points d’encre noire. On peut y voir le geste du tatoueur, mais ces multiples points renvoient avant tout aux différents procédés de reproduction des images, qu’ils soient mécanique (avec l’offset et la sérigraphie) ou numérique (capteurs, logiciels et impression jet d’encre). Ils renvoient aussi à la constitution des nuages, à leur nature-même : des agglomérats de micro-gouttelettes d’eau liées à d’autres particules en suspension dans l’air (issues de l’activité humaine et/ou d’autres vivants comme les cocolithes dans certains milieux océaniques).

L’épaisseur des stratus dont font parties les brouillards, varie suivant l’humidité dans l’air, mais aussi suivant les pollutions. Les nuages, motifs de contemplation, peuvent être aussi motifs de préoccupations.


1- voir Brouillars toxiques, Alexis Zimmer, Éditions Zones Sensibles, 2016.

© Nikolas Fouré - Adagp, Paris