29 de sang
Avec l’aide à l’accompagnement des jeunes artistes plasticien·ne·s en Bretagne, mis en place par Art Contemporain en Bretagne et la région Bretagne, en collaboration avec la Maison de la Photographie, Brest
À Brest, on habite en bordure du monde.
On se tient à la marge. Marginal, donc.
C’est ici, dans l’air iodé et au travers de rues toutes de béton, reconstruites à la hâte, que les silhouettes en quête d’un ultime refuge viennent se retrouver pour défaire le présent et inventer l’avenir. Une dernière enclave pour celles et ceux qui cherchent à fuir, mais pas tout à fait sauter. Au bord du vide, toisant un gouffre de falaises ; le long du trait de côte, affrontant la ligne d’horizon ; on se tient à la limite de la terre, tout au bout, sur une frontière qui peine à se définir. Border line.
Brest se vit comme une île sans en être une pour autant, convoquant dans la radicalité de sa géographie une radicalité des tempéraments. Aux avants-postes, la ville s’incarne en bastion flamboyant des âmes paumées, des corps mutants et des cœurs en lutte. Une ville de battements et de fluctuations, de marées et d’humeurs, de possibles débordements.