Dressée sur sa tranche, la montagne nous surplombe de tout son poids. C’est dans un mutisme glaciale qu’elle supporte notre regard, imperturbable. Le Grand Silence renvoi également au western Spaghetti du même nom de Sergio Corbucci. Western enneigés où le tragique de l’histoire est adouci par un paysage contemplatif, où les coups de feu sont étouffés par un épais manteau neigeux et où le héros, muet, lutte contre un klaus kinski au regard glaçant. Réalisé à base de matériaux utilisés dans le bâtiment, Le Grand Silence est aussi l’architecture simplifiée d’une idée qui se lit comme un pictogramme. Un décor urbain empruntant au dessin d’enfant un prétexte pour se raconter des histoires.