La galaxie du sombrero
La Galaxie du Sombrero, 2017
Pied en staff de plâtre armé.
En physique quantique, un attracteur étrange est un objet mathématique abstrait à la base de la théorie du chaos ; c’est une forme dynamique irrégulière et discontinue qui permet d’étudier des phénomènes apparemment désordonnés de l’univers. De la même manière, les œuvres de Joachim Monvoisin révèlent d’une qualité non-linéaire, où incongruité et paradoxe sont à « la carte ».
L’artiste, investit le transept de la Chapelle de la Trinité avec son installation, La Galaxie du Sombrero. Une série de volumes sont disséminés dans l’espace comme autant d’ilots ; sur ces formes insulaires se dressent des socles où l’artiste pose ses sculptures en plâtre et ses peintures - un pied de statue classique, des cactus, un tableau qui échappe aux normes de l’art et de la géométrie euclidienne. On retrouvera des références amusés de l’artiste dans les clichés du « western spaghetti », la statuaire classique aussi bien que dans les formes décomposées du surréalisme.
Ces sculptures triviales participent à une cacophonie ordonnée et le choix du plâtre, matériel pauvre plus lié à l’art du bricolage qu’à l’histoire de l’art, réitère la notion de déplacement des registres et des canons que l’artiste renverse avec ironie et avec humour.
La Galaxie du Sombrero ouvre un dialogue surprenant et irrévérent avec les architectures gothiques de la Chapelle, avec ses sculptures anciennes et ses pierres centenaires.
Bienvenue dans un paysage imaginaire en placoplatre, à mi chemin entre histoire de l’art, culture populaire et set de cinéma.
Alessandra Prandin, 2017.
Documentation filmée de l'exposition de Joachim Monvoisin et Charlotte Vitaioli
Réalisation : Margaux Germain
Production : Documents d'Artistes Bretagne
Photo : Margaux Germain
Joachim Monvoisin © Adagp, Paris