Un confort sans fin
Le travail d’Hoël Duret peut être vu comme une archéologie critique des formes modernes. L’artiste traque et débusque les symptômes d’un passé glorieux, entre conquête esthétique et révolution technique, qu’il réemploie ensuite dans ses sculptures, vidéos et peintures. Ainsi, en suivant un camion dans un canyon de l’Ouest américain, Hoël Duret voit dans son chargement une peinture géométrique comme si un Bridget Riley arpentait ce paysage si connoté. Il décide alors de donner corps à la toile pour accompagner son périple filmé. Dans la même logique, l’artiste part en reportage dans le Rock Garden de Chandigarh en Inde. A quelques encablures des architectures de Le Corbusier, cet exemple-type de l’art brut tropical représente pour Hoël Duret, dans la collusion constructiviste de matériaux aussi divers que le béton moulé, la céramique brisé ou les composants électriques, une synthèse fascinante des avancées techniques modernes mises à mal par une récupération proprement tiers-mondiste. Il en fera des sculptures totémiques d’acier et de papier dont la fragilité fait écho à cet appropriationnisme de bric et de broc.
En suivant un camion dans un canyon de l’Ouest américain, Hoël Duret voit dans son chargement une peinture géométrique comme si un Bridget Riley arpentait ce paysage si connoté. Il décide alors de donner corps à la toile pour accompagner son périple filmé.