Dans le cadre du 1% artistique, ma proposition a consisté à déplacer de l’espace public à l’espace de l’école maternelle et élémentaire de Quévert, un objet bien identifié par sa forme et sa fonction : un caisson lumineux sur piétement, autrement dit le panneau publicitaire communément appelé «sucette», à la fois mobilier urbain et enseigne publicitaire.

Son intrusion dans l’espace protégé de l’école peut apparaître a priori inappropriée ou incongrue. Il s’agit néanmoins d’un objet familier, emblématique de l’environnement urbain qui, dans ce contexte scolaire, ponctue un parcours et matérialise cette notion de circulation animées et lumineuses, en faisant dialoguer les rues intérieures avec les espaces extérieurs.

Deux caissons lumineux sont installés dans les jardins intérieurs, parmi la végétation, le troisième placé sous la pergola, le quatrième visible depuis l’extérieur, dès l’entrée. Chaque caisson contient recto-verso une image en couleur faisant référence au végétal et plus spécifiquement à l’art des jardins : cactées, rayonnages de sachets de graines de fleurs, art topiaire, grilles de jardin. Leur caractère d’emblème matérialisé par la dimension sculpturale des caissons, contribue à établir une forme ludique de signalétique et renforcer l’identité de chacun des espaces investis.D

Ce dispositif met en relation deux conceptions paradoxales de l’art des jardins : l’une contemporaine, libre et «naturelle», aménagée ici dans les patios, le jardin d’accueil, la pergola, et jusqu’au jardin des senteurs hors l’école ; la seconde, photographiée et présentée dans les caissons lumineux comme des « curiosités végétales », sculptées et théâtralisées.