François
Dilasser

07.12.2018

François Dilasser

L’œuvre de François Dilasser s’est développée par séries depuis 1974.
Les textes réunis ici, soit de Dilasser lui-même, soit d’écrivains ou d’artistes proches de lui, ont été choisis parce qu’ils disent ce qu’est pour lui la peinture, ce qu’il engage de lui quand il peint.

Je ne pars jamais du réel directement, même si je me rends compte parfois après coup que telle forme correspond à des choses que j’ai enregistrées. C’est toujours une forme qui surgit et ensuite il lui arrive toute sorte d’avatars … Ca peut évoquer une nature morte, devenir paysager, ou une forme humaine. C’est sans doute pourquoi par moments je ne mets pas de titre à mes tableaux, pour que cette forme puisse continuer à glisser d’un sens à l’autre …

Je crayonne sans penser à rien, j’essaie de laisser ma main libre. Je ne veux rien, j’essaie de découvrir quelque chose que je ne connais pas … petit à petit une idée ou plutôt une forme se dégage … Je ne la nomme pas, je la sens vivante. Il y a des moments où je le sais : elle est là.

in A. Dilasser, D., Le temps qu’il fait, 2003

Il y a un cycle éternel, la vie, la mort et à nouveau la vie. J’ai parfois peint des toiles où figurait à côté d’un gisant l’image d’une naissance. Je ressentais profondément ça : cette alternance. J’ai parfois le sentiment qu’en peignant je cherche à retrouver ma propre naissance, à retrouver l’origine… Clore le cercle, avoir de la mort une perception, une appréhension autres…

in Chez François Dilasser, entretiens avec Charles Juliet, L’Echoppe, 1999

Et la peinture n’est pas du domaine de cette pensée qui peut s’exprimer en paroles, je ne crois pas. C’est un autre langage, qui naît d’une pensée intuitive, pré-verbale. Pour peindre, il me faut retrouver ce temps d’avant les mots, d’avant la parole…

in Chez François Dilasser, entretiens avec Charles Juliet, L’Echoppe, 1999

Et enfin cette phrase de Philip Guston qui fait sourire François Dilasser :
Les merveilleux artistes sont faits de caractéristiques qui ne peuvent être identifiées. L’alchimie est accomplie. Leur univers est étrange à tout jamais.
Philip Guston, cité dans « Night Studio - A memoir of Philip Guston » de Musa Mayer , ed Da Capo Press New York - Traduction dans le catalogue expo F. Dilasser aux Sables d’Olonne 1995