Un voyage photographique en pays rousseauiste
« Le lavis des mappes de nos géomètres m’avait aussi rendu le goût du dessin. J’achetai des couleurs, et je me mis à faire des fleurs et des paysages. C’est dommage que je me sois trouvé peu de talent pour cet art; l’inclination y était tout entière. Au milieu de mes crayons et de mes pinceaux j’aurais passé des mois entiers sans sortir. Cette occupation devenant pour moi trop attachante, on était obligé de m’en arracher. » [Conf., V, Folio, p. 235]
Ce bref passage situé dans le cinquième livre des Confessions s’est immédiatement gravé en moi. Rousseau fut philosophe, écrivain, musicien, poète. Mais qui pense à un Rousseau peintre ? Pourtant, tout au long des Confessions, de La Nouvelle Héloïse et des Rêveries qui sont les ouvrages auxquels je me suis attaché pour cheminer en pays rousseauiste, la question du regard est omniprésente.
Daniel Challe