Dans le cadre de sa résidence de commissariat d’exposition à la Hong Hub residency (Bangkok), Doriane Spiteri propose le projet « To do Things with Words » pour lequel elle invite les artistes Camille Bondon, Damien Marchal, Laure Mathieu, Gaëlle Rétiere & Elise Sorin. Ces artistes ont comme matière première le langage, de l’écriture à l’énoncé, en passant par le geste.

Ce projet, composé d’une exposition, de performances et d’une édition, propose de réfléchir à la performativité du langage et aux liens entre langage et politique. Si certains artistes choisissent de travailler avec le langage c’est en premier lieu pou son pouvoir de communication. Le langage, instrument de sens commun, permet de sortir de l’idée de l’art comme exclusivement sensible. Il offre aux artistes la possibilité de maîtriser le discours sur leurs oeuvres et leur permet souvent de se confronter plus directement à différents publics en créant des espaces de dialogues.

Les oeuvres présentées dans l’exposition proposent de vivre des expériences en multipliant les points de vue. En détournant les langages standardisés des médias, de la politique, de la publicité, ou en ayant recours aux langages ordinaires de la conversation, les artistes jouent sur les liens entre public et privé, politique et physique, universel et individuel.

Comment, à partir de cette dimension discursive de l’art, peut-on réfléchir à la possibilité d’un usage du langage comme producteur d’identité collective et d’émancipation?

LA DIPLOMATIE ET LE SIÈGE

Acte 1 : Paroles & Gestes

Au sein d’un des hémicycles de l’Organisation des Nations Unies fictifs

Une diplomate répète son allocution, en attendant de prendre la parole devant des diplomates, elle écoute ses homologues et parle avec eux et s’interroge sur la corrélation des mouvements et des changements. Elle oublie son corps.

Damien Marchal, artiste plasticien invite la danseuse Olga Dukhovnaya à participer à la création d’une performance filmée.

Cette performance s’intéresse aux langages du mouvement ainsi qu’à celui du corps au sein de l’hémicycle de l’ONU, entre orateurs, diplomates, conseillers et interprètes. À partir d’une conférence de l’ONU, cette performance met en jeu l’interprétation d’actions empruntées à des diplomates. La phrase « ยามเมื่อคำกล่าวกระทำการ» est traduite dans les trois langues parlées de la danseuse (français, anglais et russe).

Cette pièce est la première d’un projet mené par l’artiste autour du multilinguisme à l’ONU de Genève. Il s’agit alors de porter l’attention sur ce qui se voit davantage qu’à ce qui se dit. Qu’y a-t-il à voir dans une personne qui parle ?