Follow de drinkin' gou'd
Follow de drinkin' gou'd, 2013
Exposition "Trouble Makers Sensation versus Digital" au Centquatre, Paris, 2013
Photos 1 et 2: Quentin Chevrier
Photos 3 et 4: Damien Marchal
En collaboration avec Pauline Boyer. Avec l'aide à la production d'Arcadi Île-de-France et la Ville de Rennes.
Mécènes: Averia et Art [] Collector.
Avec le soutien de Pierre Ygouf (Averia), Jacques et Evelyne Deret (Art [] Collector), Fabrice Célarier (Larmaur / CNRS), Christophe Riou (Socotec), Mitsu Edwards (RFR) et Vincent Tournat (Laum / CNRS).
Damien Marchal, artiste enclin aux vestiges philosophiques, questionne sans cesse la notion de « passage à l’acte ». Avec une fascination pour cet instant « t », après lequel le retour en arrière n’est plus possible. Son installation FOLLOW DE DINKIN’ GOU’D emprunte son titre à un spiritual codé qu’utilisaient les esclaves pour s’échapper des plantations. Voici donc 35 plaques de verre, disposées à la manière d’un Stoenhenge translucide, frappées de temps à autre par des électro-aimants qui génèrent un chœur percussif. Parfois, sans crier gare, usées par les coups, une plaque se brise à grand fracas : c’est là le symbole de l’esclave qui « passe à l’acte », fuyant le joug vers une (précaire) liberté. Une uvre elliptique, certes, mais dont la dimension aléatoire et autodestructive est propre à susciter l’inconfort.
Thomas Jean.
Extrait du texte paru dans Beaux-arts magazine n°354, Décembre 2013.
Vue du dispositif
Photo: Quentin Chevrier
Vues des test en atelier
Photos : Damien Marchal
Le projet FOLLOW DE DRINKIN’ GOU’D questionne la notion du TROUBLEMAKER. Durant l’exposition, l’ordre établi représenté par un dispositif épuré, sera perturbé au travers de la percussion des plaques de verres par les pointes effilé des solénoïdes, le bris aléatoire de celles-ci viendra retentir comme une déflagration le temps d’un instant. Cette fraction de seconde où l’ordre sera dérangé, appellera le visiteur distrait à constater le chaos produit. Les parois vitrées, encastrées en révolution dans un disque de couleur anthracite, feront référence au Ring shout. Lieu ou les esclaves Africains trainaient et tapaient des pieds tout en frappant des mains. Il ne sera pas question dans ce projet d’une distraction artistique mais bien d’un hommage au rythme Negro spirituals, s’articulant entre le claquement des mains et la masse brisant le caillou. Dans le projet FOLLOW DE DRINKIN’ GOU’D la notion du fauteur de trouble fait référence à la chansons éponyme décrivant l’ancien esclave apprenant à d’autres esclaves ce chant. Celui-ci leur indiquant le chemin de la liberté. Le perturbateur, initiateur des ailleurs et causant problèmes dans ces plantations, se verra élever ici un monument. Proposant ainsi, dans notre présent, un regard sur l’ordonnancement de notre société ou l’effort de penser se heurte à un mur de la l’incompréhension.