Catherine
Rannou

21.11.2022

32ko

Extrait de l'édition 32 ko, Catherine Rannou, 2021
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Balises numériques 32K0, 2009

Oeuvre en ligne

32Ko est la taille maximale autorisée pour les envois de fichiers textes et images numériques pouvant être envoyés depuis et vers les stations françaises antarctiques par mail, trois fois par jour à heures fixes.

Par courrier électronique, des textes, des images ou des sons, sont échangés avec cinq correspondants en France comme autant de “balises” sur le parcours.

Leurs contenus sont l’objet d’un protocole. Il porte sur les questions d’aménagement du territoire, d’appropriation spatiale, de gestion de pénuries et des déchets, d’import-export, de distorsion des temporalités et des repères spatiaux, de logistique.

Projet produit et diffusé par le Festival @rt Outsiders / Maison Européenne de la Photographie, Paris et le centre d’art passerelle, Brest, soutenu par le Conseil Général du Finistère, Cultures France villa Médicis Hors les murs, Institut polaire Paul Emile Victor.

Les bases scientifiques antarctiques si elles sont d’abord des lieux de travail, sont aussi par la nature de leur isolement et du confinement obligé, des lieux de vie et d’intimités. La communication des données, contrainte par l’extrême isolement du continent antarctique du reste du monde, est difficile et différée et l’échange par les moyens usuels du dialogue (téléphone, lettre, courrier électronique) est restreint à l’essentiel utilitaire, prioritairement technique. Cette difficulté particulière d’un dialogue depuis le continent antarctique avec le reste du monde qui privilégie l’échange médiatisé de données numériques au détriment de l’expression du corps (voix, gestes…) est prise en compte par le protocole mis en place.

Ces échanges constituent des sortes de balises ou signaux, lesquels peuvent être en retour interprétés, commentés, élargis et retournés par les destinataires à l’envoyeur ainsi qu’aux autres destinataires du projet, étant compris que l’éloignement s’accusant au fur et à mesure du parcours, les déconnexions, blancs et autres difficultés des transmissions, distordent l’échange. Un espace parallèle doit se dessiner, en négatif, à la façon d’un radar qui enregistre l’écho des ondes qui rebondissent sur l’obstacle.

Ce sont des relevés qui mesurent, par leur cumul et leur chronologie, l’espace parcouru. Les échelles des mesures sont variables, les sujets également, c’est un regard transversal, une sorte de vision en coupe 3D, du “système Antarctique”.

Texte extrait d’une page du site “balises numériques 32K0”

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