JUKEBOX BABE
Ce glossaire (à compléter), classé par défaut alphabétiquement, n’est pas à concevoir comme un système de catégorisation figé mais plutôt comme une nomenclature rhizomatique à l’intérieur de laquelle circuleraient et rebondiraient les concepts, les auteurs fétiches, l’histoire de l’art, les films cultes, les morceaux de musique et autres extraits choisis : quelques-unes des sources hétéroclites, des référents avérés ou supposés, qui sont remixés dans l’œuvre compil’ de Bruno Peinado.
Anti Pure (voir aussi Rhizome) :
Cf. Sans titre, Anti-pure 01, 2003 ; Sans titre, Anti-pure 02, 2003 ; Sans titre, Anti-pure 03, 2003
« La Relation contamine, ensuave, comme principe ou comme poudre de fleur. »
Édouard Glissant, « Ce qu’étant ce que n’est », Poétique de la Relation, 1990
Arrangements (voir aussi Rhizome) :
Série des Sans titre, Arrangements, 2007 ; Sans titre, Rubik’s Cube, 2003
« Cette logique opère un peu à la façon du kaléidoscope : instrument qui contient aussi des bribes et des morceaux, au moyen desquels se réalisent des arrangements structuraux. […] Les fragments sont issus d’un procès de cassure et de destruction, en lui-même contingent, mais sous réserve que ses produits offrent entre eux certaines homologies : de taille, de vivacité de coloris, de transparence. Ils n’ont plus d’être propre, par rapport aux objets manufacturés qui parlaient un « discours » dont ils sont devenus les indéfinissables débris ; mais, sous un autre rapport, ils doivent en avoir suffisamment pour participer utilement à la formation d’un être d’un nouveau type ».
Claude Lévi-Strauss, « La logique des classifications totémiques », La Pensée sauvage, 1962
La notion mathématique d’arrangement, utilisée en analyse combinatoire, se présente comme un arbre de choix successifs. Prenons un nombre n d’éléments agencés dans un ordre précis. La permutation d’un seul de ces éléments donne lieu à une nouvelle formule. Bruno Peinado, lui, joue au Tétris et au Rubik’s cube : il défait et il remboîte, il saisit des fragments éparpillés et les recompose éclectiquement, transgressant les lois de la probabilité.
Bibendum (voir aussi Anti pure) :
Cf. Sans titre, The Big One World, 2000
« My strength is as the strength of ten because my rubber’s pure »
Slogan publicitaire Michelin datant de 1911.
Black Flag (voir aussi Grand Verre ou Crash) :
Cf. Sans titre, Black Flag, 2008 ; Sans titre, Suicidal Tendencies, Ecole municipale des Beaux Arts / Galerie Édouard Manet, Gennevilliers, 2008
« I smash fists
Into my face
I feel it
This is good
This is good
This is good
This is good
I punch the wall
With my fists
I feel it
This is good
This is good
This is good
This is good
I hate to want, you make me want
I hate to want, you make me want
I hate to want, you make me want
To hurt you »
Extrait du morceau « This is good » du groupe punk Black Flag, de l’album Loose Nut, sorti en 1985.
Voir aussi la pochette de leur premier album intitulé Damaged : la photo d’une surface noire miroitante brisée sous l’impact d’un coup de poing.
Carnet de voyage (voir aussi Promenade) :
Cf. Me, Myself and I, 1995 à 2005 ; Sans titre, Speedy Revolution, 2006 ; Sans titre, Good Stuff, 2003 ; Sans titre, Nègre colonial, 2003, Sans titre, Paraboles africaines, 2000 ; Sans titre, Nomad’s land, 2000
« Il y sera peu question de tropiques et de palmes, de cocotiers, aréquiers, goyaviers, fruits et fleurs inconnus ; de singes à face humaine et de nègres à façon de singes ; on n’éprouvera point de ” grandes houles ” ni d’odeurs, ni d’épices […] Car c’est bien tout cela que renferme aujourd’hui le mot dont il départ : Exotisme. »
Victor Segalen, Essai sur l’exotisme. Une esthétique du divers, 1978
Crash (voir aussi Grand Verre ou Kustom ) :
Cf. Sans titre, California’s System Game Over, 2007 ; Sans titre, Riviera’sgiulletagameover, 2005 ; Sans titre, The Kandy kolored tangerine flake streamline baby, 2007 ; Sans Titre, Volkswagen California’s System Game Over, 2006 ; Sans titre, Emaldi¹s Giulietta¹s spider, 2006 ; Sans titre, Spanish tuning, 2005
« Dans une explosion métallique, la moto a heurté l’avant de la voiture. Les deux engins se sont déportés vers le premier rang des spectateurs pétrifiés. Moto et pilote ont volé sur le capot, giflant le pare-brise, puis sont allés danser sur le toit, masse noire éclatée. La voiture a reculé de trois mètres sur ses haussières, achevant sa course en travers des rails. Le capot, le pare-brise et le toit avaient été enfoncés. Le tapis d’éclats de vitre autour de la voiture était constellé de copeaux de fibre de verre arrachés au visage et aux épaules du mannequin, tels une neige argentées ou des confettis macabres. […] La violence de cet accident simulé, le choc sinistre, la cassure du métal et du verre de sécurité, la destruction délibérée d’un équipement coûteusement mis au point ; tout cela m’avait vidé l’esprit. »
James Graham Ballard, Crash !, 1973
Dérive (voir aussi Promenade) :
Cf. Sans titre, Speedy revolution, 2006 ; Sans titre, Anti pure 01, 2003 ; Série des Sans titre, Pas perdus, 2004 ; Sans titre, Exil, 2004 ; Sans titre, Nomad’s land, 2000
« On en vient à l’hypothèse centrale de l’existence de plaques tournantes psychogéographiques […] Les différentes unités d’atmosphère et d’habitation, aujourd’hui, ne sont pas exactement tranchées, mais entourées de marges frontières plus ou moins étendues. Le changement le plus général que la dérive conduit à proposer, c’est la diminution constante de ces marges frontières, jusqu’à leur suppression complète. »
Guy Debord, in Internationale situationniste, n°2, décembre 1958
Eames, Ray et Charles (voir aussi Suprématisme) :
Cf : Sans titre, Good Stuff, 2003 ; Sans titre, Pacific Lapalissade, 2004
« Color-color was planned and used as a structural element, and while much concern was given to its use in the various structural planes, the most gratifying of all the painted surfaces is the dark, warm gray that covers the structural steel and metal sash. The varying thickness and constant strength of this line does more than anything else to express what goes on in the structural web that surrounds the building. It is also this gray web that holds in a unit the stucco panels of white, blue, red, black, and earth.. »
Charles Eames, « Case study house for 1949 » in Art & Architecture, décembre 1949
Endless Summer the (voir aussi Carnet de voyage ou Perpetuum Mobile) :
Cf. Sans titre, The endless summer, 2007 ; Série des Dogtown, 2006 ; The Endless Winter, Galleria Continua, Italie, 2006 ; Sans titre, The Endless summer, 2004
« They call it The Endless Summer, the ultimate surfing adventure, crossing the globe in search of the perfect wave. From the uncharted waters of West Africa, to the shark-filled seas of Australia, to the tropical paradise of Tahiti and beyond, these California surfers accomplish in a few months what most people never do in a lifetime, they live their dream. »
Trailer du film The Endless summer, réalisé par Bruce Brown, 1966
Exil (voir aussi Dérive ou Perpetuum Mobile) :
Cf : Sans titre, Exil, 2004 ; Nomad’s land, 2000
« L’exil n’est point d’hier ! l’exil n’est point d’hier ! ” Ô vestiges, ô prémisses”,
Dit l’Étranger parmi les sables, “toute chose au monde m’est nouvelle !…”
Et la naissance de son chant ne lui est pas moins étrangère »
Saint-John Perse, Exil, 1960
FAC 51 Hacienda :
Cf. Suicidal Tendencies, Ecole municipale des Beaux Arts / Ecole municipale des Beaux Arts / Galerie Édouard Manet, Gennevilliers, 2008 ; Suicidal Tendencies, galerie Mitterrand + Sanz, 2007 ; Sans titre, Joy Division, 2006 ; Perpetuum mobile, Palais de Tokyo, 2004 ; Sans titre, Nouvel Ordre, 2003
FAC 1: PETER SAVILLE, May 78 (Poster, printed yellow on black.)
FAC 33: NEW ORDER: Ceremony. Jan 81 (Single)
FAC 51: THE HACIENDA, (Club at 11/13 Whitworth Street West, Manchester. Opened May 21st 1982. Architect and designer : Ben Kelly)
FAC 213: JOY DIVISION: Atmosphere. Jun 88 (Album)
FAC 501 : TONY WILSON (his funeral & his coffin)
Références extraites du Factory records catalogue recensant la quasi-totalité des créations (cd, single, pochettes, flyers ou projets architecturaux, films et événements…) liées au label.
Généalogie (à géométrie variable) :
« J’entends par là toute relation unissant un texte B (que j’appellerai hypertexte) à un texte antérieur A (que j’appellerai, bien sûr, hypotexte) sur lequel il se greffe d’une manière qui n’est pas celle du commentaire. […] Pour le prendre autrement, posons une notion générale de texte au second degré […] ou texte dérivé d’un autre texte préexistant. Cette dérivation peut être soit de l’ordre, descriptif et intellectuel, où un métatexte […] « parle » d’un texte […]. Elle peut être d’un autre ordre, tel que B ne parle nullement de A, mais ne pourrait cependant exister tel quel sans A, dont il résulte au terme d’une opération que je qualifierai, provisoirement encore, de transformation, et qu’en conséquence il évoque plus ou moins manifestement, sans nécessairement parler de lui et le citer. »
Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré, 1982.
Grand Verre (voir aussi Rhizome ou Crash) :
Cf. Sans titre, Série des Brumes, RAL, 2007 ; Sans titre, Extrême Magenta, 2006 ; Pump up the Rhizome, stand Marcel Duchamp, FIAC, 2006
« JJS : Nous voici donc, Marcel, devant votre grande peinture sur verre…
MD : Oui, et plus je la regarde et plus je l’aime. J’en aime les fêlures, la manière dont elles se propagent… […] Mais j’aime ces fêlures parce qu’elles ne ressemblent pas à du verre cassé. Elles ont une forme, une architecture symétrique. Mieux j’y vois une intention curieuse dont je ne suis pas responsable, une intention ready made en quelque sorte que je respecte et que j’aime. »
Entretien de Marcel Duchamp par James Johnson Sweeney. Extrait du film tourné au Musée d’Art de Philadelphie en 1955.
Kustom :
Cf. Sans Titre, California’s System Game Over, 2007 ; Sans-Titre, California’s Pale Blue Kustom Game Over, 2007 ; Sans titre, Riviera’sgiulletagameover, 2005 ; Sans titre, The kandy kolored tangerine flake streamline baby, 2007 ; Sans Titre, Volkswagen California’s System Game Over, 2006 ; Sans titre, Emaldi¹s Giulietta¹s spider, 2006 ; Sans titre, Spanish tuning, 2005
« Barris starts taking me through Kustom City, and the place looks like any other body shop at first, but pretty soon you realize you’re in a gallery. This place is full of cars such as you have seen before. Half of them will never touch the road. They’re put on trucks and trailers and carted all over the country to be exhibited at hot-rod and custom-car shows. They’ll run, if it comes to that-they’re full of big, powerful, hopped-up chrome-plated motors, because all that speed and power, and all that lovely apparatus, has tremendous emotional meaning to everybody in customizing. But it’s like one of these Picasso or Miro rugs. You don’t walk on the damn things. You hang them on the wall. It’s the same thing with Barris’cars. In effect, they’re sculpture. »
Tom Wolfe, « There Goes (Varoom! Varoom!) That Kandy-Kolored (Thphhhhhh!) Tangerine-Flake Streamline Baby (Rahghhh!) Around the Bend (Brummmmmmmmmmmmmmm)… », in Esquire magazine, 1963
Memphis, groupe :
Cf. Sans titre, End table paysage, 2006 ; Sans Titre, Flamingo Go Dirty, 2006
« J’aimerais que nous soyons tous des artistes ou alors que personne ne le soit, comme nous l’étions lorsque nous faisions des dessins, des barques, des bateaux, des moulins, des téléphériques et des longues vues. J’aimerais penser que l’ancien état heureux que j’ai connu puisse se retrouver d’une manière ou d’une autre : cet état heureux dans lequel le « design » ou l’art - le soi disant art - était la vie et dans lequel la vie était l’art, c’est à dire la conscience de sa propre appartenance à la planète et à l’histoire palpitante des gens qui sont avec nous. »
Ettore Sottsass, « Où peut-on essayer ? », in Casabella n°377, Milan, mai 1973.
Perpetuum mobile (voir aussi Carnet de voyage) :
Cf. Perpetuum Mobile, Palais de Tokyo, 2004 ; Sans titre, Silence is Sexy, 2004
« rolltreppe
zug
flugzeug
bus
escalator
moving walkway
moving walkway
escalator
baggage cart
limousine
elevator
perpetuum mobile
perpetuum mobile
perpetuum mobile
perpetuum mobile »
Extrait du morceau « Perpetum mobile » du groupe expérimental allemand Einstürzende Neubauten, de l’album Perpetuum Mobile, sorti en 2004.
Promenade (voir aussi Dérive ou Carnet de voyage) :
Cf. Sans titre, Good Stuff, 2003 ; Me, Myself and I, 1995-2005
« - Mais on vous voit toujours en train de vous promener !
- La promenade, répliquai-je, m’est indispensable pour me donner de la vivacité et maintenir mes liens avec le monde, sans l’expérience sensible duquel je ne pourrai ni écrire la moitié de la première lettre d’une ligne, ni rédiger un poème, en vers ou en prose. Sans la promenade je serais mort et j’aurais été contraint depuis longtemps d’abandonner mon métier que j’aime passionnément. […] Chaque promenade abonde de phénomènes qui méritent d’être vus et d’être ressentis. Formes diverses, poèmes vivants, choses attrayantes, beautés de nature : tout cela fourmille, la plupart du temps, littéralement au cours de jolies promenades, si petites soient-elles. »
Robert Walser, La promenade, 1919
Rainbow :
Cf. Sans Titre, California’s System Game Over, 2007 ; Série des Sans titre, Brumes RAL, 2007 ; Sans titre, Legrisduciel, Biennale de Lyon, 2005 ; Sans titre, Endless summer, 2004 ; Sans titre, Trash test, 2005 ; Sans titre, Bideo chaud, 2005 ; Sans titre, Rainy cities, 2003 ; Sans titre, Le Gris du Ciel, 2000
RAL1004 : Jaune or / RAL1006 : Jaune maïs / RAL1007 : Jaune de chrome / RAL3009 : Rouge oxyde / RAL3011 : Rouge brun / RAL3014 : Vieux rose / RAL3016 : Rouge corail / RAL3020 : Rouge trafic / RAL4003 : Violet bruyère / RAL4005 : Lilas bleu / RAL5011 : Bleu acier / RAL6000 : Vert platine / RAL6001 : Vert émeraude / RAL6004 : Vert bleu / RAL6005 : Vert mousse / RAL6011 : Vert réséda / RAL6012 : Vert forêt-noire / RAL6017 : Vert mai / RAL6020 : Vert oxyde chromique / RAL7000 : Petit-gris / RAL7037 : Gris poussière / RAL7023 : Gris béton / RAL7024 : Gris graphite / RAL7030 : Gris pierre / RAL7031 : Gris bleu / RAL7032 : Gris silex / RAL7033 : Gris ciment / RAL7035 : Gris lumière
Références extraites du nuancier RAL Classic.
Rhizome (voir aussi Anti Pure) :
Cf. Sans titre, Déchoucage, 2007 ; Radicale Buissonance. FRAC des Pays de la Loire, Carquefou, 2007 ; Pump up the Rhizome, FIAC, Paris, 2006
« Résumons les caractères principaux d’un rhizome : à la différence des arbres ou de leurs racines, le rhizome connecte un point quelconque avec un autre point quelconque, et chacun de ses traits ne renvoie pas nécessairement à des traits de même nature, il met en jeu des régimes de signes très différents et même des états de non-signes. […] Il n’est pas fait d’unités mais de dimensions, ou plutôt de directions mouvantes. Il n’a pas de commencement ni de fin, mais toujours un milieu, par lequel il pousse et déborde. »
Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille Plateaux - Capitalisme et schizophrénie 2, 1980
Le rhizome, la toile d’araignée, la toile du Net, l’étoile de mer, les filets, les fêlures, les éclats de verre sont autant de symboles récurrents chez Bruno Peinado qui file ainsi la métaphore du réseau. L’oeuvre éclatée se ramifie et dessine un cheminement de « traits », des lignes qui s’embranchent et bifurquent, se rattrapent et se dispersent, se dédoublent dans les reflets spéculaires et se démultiplient encore : un système d’alliance multiprise.
Suprématisme (voir aussi Rainbow) :
Cf. Sans titre, Suprematist training suit, 2007 ; Sans titre, Trash test, 2005
« J’ai trouvé l’abat-jour bleu des limitations colorées, je suis sorti dans le blanc, voguez à ma suite, camarades aviateurs, dans l’abîme, j’ai établi les sémaphores du Suprématisme.
J’ai vaincu la doublure du ciel coloré après l’avoir arrachée, j’ai mis les couleurs dans le sac ainsi formé et j’y ai fait un nœud. Voguez ! L’abîme libre blanc, l’infini sont devant vous. »
Kazimir Malévitch, Non-figuration et suprématisme, 1919
Vanités :
Cf. Sans titre, Vanity game over, 2006 ; Sans titre, Vanity Flightcase, 2005 ; Sans titre, Errorchaar, 2005 ; Sans titre, Bootleg Studiolo, 2004
« Car le secret de ce tableau, dont je vous ai rappelé les résonances, les parentés avec les vanitas, de ce tableau fascinant de présenter, entre les deux personnages parés et fixes, tout ce qui rappelle, dans la perspective de l’époque, la vanité des arts et des sciences, - le secret de ce tableau est donné au moment où, nous éloignant légèrement de lui, peu à peu, vers la gauche, puis nous retournant, nous voyons ce que signifie l’objet flottant magique. Il nous reflète notre propre néant, dans la figure de la tête de mort. Usage donc de la dimension géométrale de la vision pour captiver le sujet, rapport évident au désir qui, pourtant, reste énigmatique. »
Jacques Lacan, Le séminaire, livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1964. À propos de l’oeuvre d’Holbein le Jeune, Les Ambassadeurs 1533
Clio Lavau
in Text(e)s, Editions Loevenbruck, Paris 2009