Yves
Picquet

13.12.2021

Hors traces

HORS TRACES

Cette série Hors traces, renoue dans sa forme avec le travail des années 80. Il s’agit ici d’une centaine de peintures réalisées sur toiles souples, de mêmes dimensions (130 x 120 cm.). Elles fonctionnent de manière sérielle, seule la couleur et les arabesques qui apparaissent en réserve changent, conséquence de diverses manipulations. Une fois ces peintures installées, les arabesques, se révèlent comme un jeu de caché/révélé. La couleur, la superposition, les drapés recomposent alors la structure même des toiles et donnent à cet ensemble un caractère baroque.

Vues de l’exposition Hors traces à la Chapelle Sainte Barbe, Plestin les grèves, 2013
Photo : Yves Picquet

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Exposition à l’espace Lucien Prigent, Landivisiau, 2014.
Photo : Yves Picquet

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Hors traces,
Colorants sur tissus, toiles souples fixées avec des épingles.
Pôle Culturel Le Roudour, Saint-Martin des Champs,
Photo : Yves Picquet

Voir les séries Tondi et petits formats

HORS TRACES
Entre échoppe d’étoffes tout en cascade de plis, armada de drapeaux en berne et décor foisonnant de rideaux de scène : la série Hors Traces propose une abstraction granitée à géométrie variable, traversée d’arabesques apparaissant et disparaissant au rythme des drapés. À nouveau, et en écho à ses recherches des années 80, Yves Picquet met ici en place des manipulations multiples, très physiques : la toile est mouillée, enduite d’une seule couleur (vert, rouge…), puis elle subit des projections de peinture noire réalisées avec des algues. S’installent progressivement des lignes souples, révélées en réserve par un blanc translucide, qui seraient la matérialisation d’une structure interne de la composition, une image fantôme dévoilée par l’artiste. Plusieurs phases de dripping blanc unifient ensuite les surfaces.
Une sensualité organique se dégage de la rigueur modulaire : évocation d’un paysage abstractisé, entre surfaces minérales et flux maritimes, entre le rituel, la performance et la lente élaboration picturale. En écho lointain, on pense aux protocoles de Jessica Warboys, qui immerge ses toiles dans la mer pour que le mouvement des vagues et du vent laissent leurs traces sur le pigment préalablement appliqué à la main : dans l’élaboration du processus, la peinture incorpore discrètement une communion avec le paysage.

Extrait du texte «Yves Picquet, traces de peinture» de Eva Prouteau, septembre 2015