Virginie
Barré

17.04.2019

Close up

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La série de dessins « Close Up » tente de capter, de retenir des moments fugitifs de films, de travailler sur les marges du cinéma avec des notes de réalisateurs qui s’adressent à leur collaborateurs ou à eux-mêmes, s’inspire de photos de tournage, de brouillons de scripts… Dans la notion de « Close Up » mon désir est de me rapprocher des êtres et des choses.

Cette série s’intéresse également aux femmes, à leur place dans le monde : ici se sont des actrices (Grace Kelly, Jean Seberg) qui incarnent dans leurs rôles une liberté frondeuse, une indépendance sur fond des années soixante.

Close Up, 2011
Vue de l’exposition à a galerie Adn, Barcelone

Close Up, 2011
Vue de l’exposition à a galerie Adn, Barcelone
Premier plan: “Claire, astronaute”, 2011
Arrière plan: “Jo en Mickey”, 2011

« Claire, astronaute » est une installation qui représente une jeune femme costumée, posée dans un univers qui évoque la science-fiction cinématographique de la fin des années soixante. C’est un univers foutraque, composé d’éléments qui nous rappelle l’atmosphère de «2001 L’Odyssée de l’espace» «home made».

«Jo en Mickey» représente un enfant costumé d’un masque vintage de Mickey Mouse. Les éléments du costumes sont eux aussi (Comme « Claire, astronaute ») « fait maison ». Cependant, une flaque noire semble s’échapper du corps assis au sol, comme si ce personnage de cartoon se vidait de son encre.

« (…)Lorsqu’on se fournit en objets et vêtements délaissés dans des trocs de province, qu’on extirpe ses personnages des tréfonds de comics jaunis et de polars TV beigeasses, qu’on restitue l’atmosphère déviante et titubante d’un carnaval breton, qu’on fabrique des ersatz de cadavres avec du scotch et des collants rembourrés de papier journal, qu’on redessine les photographies de travellers zonards américains du troisième âge ou d’enfants étranges et mal attifés, j’en passe, on touche aux marges délaissées de la culture populaire, à cette zone périphérique, non domestiquée et un peu repoussante qui constitue le socle d’un art démocratique, volontiers kitsch, et « étrangement inquiétant ». Ce penchant prononcé pour les costumes, les accoutrements, les déguisements et le maquillage, que Virginie Barré partage avec Cindy Sherman, est d’ailleurs un signe distinctif de marginalité, qu’elle soit celle du sauvage, des queers, ou de femmes artistes ayant créé à partir des conditions mêmes qui les cantonnaient au rôle passif de « dominé (…) »

Lili Reynaud-Dewar

Virginie Barré © Adagp, Paris