KOTTI
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Vues de l’exposition collective modell/stadt/muster/stadt, Centre d’art contemporain, Passerelle, Brest, 2011
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25 pièces, carton ondulé et ruban adhésif, chacune environ 240 x 180 cm, 2010
Avec les œuvres de Katharina Schmidt et KP Brehmer
L’installation d’Ursula Döbereiner a pour point de départ l’analyse par l’artiste d’un bâtiment de Berlin, situé non loin de la station de métro de Kottbussertor, dans le quartier de Kreutzberg. Ce bâtiment est un immeuble de type HLM, devant lequel l’artiste passe régulièrement. Peut-être a-t-elle d’ailleurs choisi de travailler sur ce bâtiment simplement parce qu’il fait partie de son environnement quotidien.
Ce qui intéresse Ursula Döbereiner, et ce qui constitue le fil rouge de son travail, c’est en effet un intérêt pour « l’endroit où je vis », pour les architectures qui composent cet « endroit où je vis », pour ses caractéristiques urbaines… Et si les formes que prennent ensuite les œuvres d’Ursula Döbereiner sont variées, le dessin comme outil d’analyse, de représentation constitue lui aussi une forme de fil conducteur à son travail.
Toutes ces questions, nous les retrouvons à l’œuvre dans Kotti. Cette œuvre prend la forme d’une installation dans le patio du centre d’art passerelle, une installation qui se compose d’éléments découpés dans du carton et disposés dans l’espace defaçonà« reconstituer »l’immeubleanalysé.Parsasituation dans l’espace de l’exposition, Kotti est une installation dont on pourra à loisir, faire le tour, ou que l’on pourra approcher de près, voir du dessus… autant de points de vue qui donnent à l’œuvre toute sa dimension.
Pour en revenir au projet Kotti, et à sa genèse en particulier, l’analyse menée par Ursula Döbereiner a d’abord consisté à photographier l’immeuble choisi, sous différents angles. A partir de ces photographies, qui devenaient un matériau de travail pour l’artiste de retour à l’atelier, Ursula Döbereiner a réalisé différents dessins (22). Ces dessins se caractérisent par une ligne très simple, noire sur fond blanc, presque épurée. Ils se concentrent tour à tour sur des lignes de façade, une silhouette de bâtiment… restituant l’architecture « dans ses grandes lignes », c’est-à-dire à partir d’éléments visuels ou graphiques dominants comme les découpes des fenêtres ou celles de la façade. Ursula Döbereiner a ensuite regroupé ces dessins, les a superposés pour n’en faire qu’un (voir visuel ci-contre). Cette étape du projet fait parfois œuvre elle-même puisqu’il est arrivé que l’artiste expose ce dessin. Mais dans le cadre de modell/stadt/muster/stadt, il est une étape intermédiaire – étape qui nous renseigne sur l’œuvre ici exposée.
Ces 22 dessins de départ permettent par exemple de mesurer l’intérêt de l’artiste pour les formes architecturales,
mais aussi pour les modèles de représentation d’usage dans le domaine de l’architecture. Ces dessins rappellent en effet
certaines formes de dessin technique, et sont comme des plans, des préfigurations de façade ou des dessins d’architecte. Par leur superposition dans le dessin final, ils tendent vers une restitution du bâtiment en trois dimensions, sans toutefois user des principes habituels du dessin en perspective. Le bâtiment représenté se reconnaît, certes, mais il prend déjà une forme « extra-ordinaire » en évoquant par exemple certaines architectures futuristes (celles que l’on peut rencontrer dans certains univers de science-fiction au cinéma ou dans la bande dessinée par exemple). De façon assez précise, il fait même référence à des projets d’architecture dits « utopistes » imaginés par des concepteurs tels Jacques Rougerie à partir des années 1960, et à une certaine idée de la modernité.
Dossier de presse de l’exposition, Centre d’art contemporain, Passerelle, Brest
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Dessin numérique, 2010
Documents préparatoires et maquettes
Animation numérique, 2009