Nikolas
Fouré

04.08.2022

Boarding Gate, Claustra

2016
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Boarding Gate

Il s’agit d’une sculpture constituée de 8 portes isoplanes coupées dans leurs diagonales et assemblées entre elles à l’aide d’une pièce de bois faisant office d’axe central. Les huit portes forment un octogone. Un jeu s’opère avec l’espace de la nef, la géométrie de la tour et les éléments architecturaux comme les clefs de voûte. La forme générale peut évoquer

l’origami, la légèreté, en tous les cas un certain aérodynamisme. Les matériaux, le titre ainsi que la forme nous invitent à nous échapper, physiquement ou spirituellement.

Boarding Gate, 2016
8 portes isoplanes, bois. 160 cm x 160 cm x 400cm.
Nef de la Chapelle Bon Sauveur, Fondation Bon Sauveur, Bégard.
Co-production Itinéraires Bis, commissariat Véronique Vauvrecy.

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Vues de l'exposition Voyage sur les mains, Boarding gate, etc, 2016, Université Toulouse Capitole

Claustra, 2016
Sapin, contreplaqué, lazure, pyrogravure, 160 cm x 160 cm x 200 cm Jardin du cloitre de la Chapelle Bon Sauveur. Fondation Bon Sauveur, Bégard.
Co-production Itinéraires Bis, commissariat Véronique Vauvrecy.

Claustra

Lors de ma première visite sur le site hospitalier de Bégard, ma surprise a été de découvrir la diversité des époques architecturales présentes.

Mon intérêt s’est porté sur deux élément précis de l’architecture de la Chapelle du Bon Sauveur et de son cloître : la tour lanterne et le motif de découpe des vitres cernant le jardin claustral.

La tour lanterne de la Chapelle - dont le clocher, en principe le point cardinal du paysage ambiant et l’élément essentiel d’un lieu de culte catholique, est ici tronqué (il n’a en réalité jamais été finalisé) - donne une morphologie particulière à l’édifice, en même temps imposant et non culminant.

La forme octogonale de la tour - angulaire mais donnant une impression de circularité - est issue d’un carré dont les angles ont été tronqués. Elle se situe au carrefour du transept et de la nef principale (la croisée du transept), le lieu du « croisement ».

La croix - le croisement issu de l’agencement d’un motif géométrique simple, le carré - se retrouve sur les vitres du cloître. Une analogie s’effectue entre le motif sur les vitres et la forme de la tour lanterne ainsi que de la Chapelle en général (vue de dessus).

Ces éléments ont été le point de départ de mon projet : forme et motif se répondant.

Le motif des vitres du cloître part de la forme du carré pour aller vers l’octogone. Le dessin peut s’apparenter aux tracés d’un plan et peut évoquer le casernement (la forme claustrale) autant que la perfection géométrique du carré excluant toute contingence (l’unité close). (Voir un détail ci-dessous)

On peut aussi penser aux fortifications moyenâgeuse et, dans cette continuité, aux constructions de Vauban. L’architecte Lageat étant un élève de Viollet-Leduc, cela a pu l’inspirer.

Le claustra est un élément architectural, une paroi ajourée composée d’éléments décoratifs non jointifs ou évidés. Il peut servir de cloison, de clôture, de garde corps ou de rampes d’escalier.

Il délimite et laisse plus ou moins passer la lumière.

Le mot est bien sûr très proche du terme « claustral », relatif au cloître, à la vie monacale.

La sculpture reprend la forme et les proportions de la tour lanterne (octogonale). Faite d’une structure en bois (charpente), elle est recouverte de planches de contre-plaqué sur lesquelles sont pyrogravés les motifs repris sur les vitres du cloître. Les carrés du dessin sont évidés, ajourés, appuyant la structure du motif.

De chaque côté de la sculpture, la structure en bois reprend ce motif.

Nikolas Fouré © Adagp, Paris