Mickaël
Phelippeau

MÀJ . 02.11.2021

À domicile

À domicile est une manifestation qui se déroule à Guissény, dans le Finistère Nord. Celle-ci propose des résidences de chorégraphes pour travailler avec les habitants de cette ville.

Mickaël Phelippeau a été le directeur artistique de cette manifestation entre 2010 et 2023.

Newsletter envoyée par Mickaël Phelippeau le 22 mars 2024 
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“Par cette newsletter, j’ai envie de faire part d’une expérience unique que je viens d’arrêter après 14 belles et complexes années. Pourquoi arrêter ? Pour le faire joyeusement, pour me consacrer un peu plus à mon travail chorégraphique et de compagnie même si tout cela est imbriqué et pour inventer un futur que j’ignore.

Habituellement, nous tentons de donner des informations claires et concises sur les dates de diffusion, pour aller à l’essentiel. Là, j’ai besoin de prendre du temps. 

En 2008, je suis invité par Alain Michard, chorégraphe et ami, à venir en résidence artistique pour la deuxième édition d’une manifestation qui porte le nom d’À Domicile. Cela a lieu à Guissény, dans le Finistère Nord en Bretagne. À l’époque, le nom de ce village ne me dit absolument rien. Le principe étant de travailler sur et à partir du territoire de ce village, je demande à venir au début de l’été pour rencontrer certain·es habitant·es. Je propose de faire avec les personnes qui le souhaitent des portraits photographiques que je nomme bi-portraits et qui sont des accélérateurs de rencontre.

Je prends alors un train pour Brest puis un car pour Guissény. J’arrive un jour de grand soleil, j’ai rendez-vous dans le centre-bourg à la terrasse du bar Le Sezny, je me souviens que la lumière est tellement intense que je fronce les sourcils, je n’ai pas de lunettes de soleil et j’ai du mal à garder les yeux ouverts. Trois femmes arrivent, Huguette, Maud et Sylvie. Ce jour-là, je ne peux pas imaginer ce que cette rencontre va avoir comme répercussion dans les années à venir.

Huguette Prigent alors mairesse de Guissény, Maud Cabon, sa fille, et Sylvie Habasque, meilleure amie de cette dernière, vivent ici et sont bénévoles.

Après le rendez-vous, je me balade et comprends que la luminosité est liée au fait que la mer est à moins de 200 mètres.

Je prends alors des clichés de Huguette et son mari Jean-Claude, de Germaine, François, Marc, Jos.. tout le monde me parle d’Yves Calvez, jeune touche-à-tout et chorégraphe de danse traditionnelle bretonne de l’association Avel Dro Gwisseni. Je prends son contact, lui propose un café et le rencontre à L’amicale avant de reprendre un car puis le train.

Quelques mois plus tard, je présente comme restitution après onze soirées de travail avec ce fameux chorégraphe et un week-end avec les interprètes de l’association un projet intitulé bi-portrait Yves C., qui est sensé être présenté une seule fois dans le contexte du festival À Domicile.

Nous jouerons cette pièce en France pendant neuf années.

À Domicile est à ce moment-là une manifestation gérée de manière tripartite, entre la compagnie de son créateur, le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne alors dirigé par Catherine Diverrès qui s’occupe de l’organisation, la logistique, la gestion, l’administration, la comptabilité et la communication, et enfin l’office de tourisme de Guissény qui fait le pari un peu fou d’accueillir ce projet autour de la danse contemporaine.

Le but est alors de gérer trois éditions et c’est déjà une gageure. Le pari est relevé.

Après ces trois années, soit cela s’arrête, soit une poignée d’habitant·es s’en empare et poursuit l’aventure. Cette deuxième option voit le jour, une association est créée et cinq co-président·es s’y engagent et m’invitent pour en devenir le nouveau directeur artistique. Parmi ces cinq co-président·es, Huguette, Maud et Sylvie, les deux autres sont Guy Berthou et Michel Thepaut. Par la suite, d’autres co-président·es se succédent : Béatrice Treguer, puis Thérèse Darmedru et Gérard Bloudeau toujours avec Maud Cabon, puis Gwen Vigouroux et Diane Courvoisier et Maëlle Laurent.

Je réponds positivement à l’invitation sans savoir ce que signifie être directeur artistique d’une manifestation. La première année, j’invite des artistes dont je suis proche et nous essuyons les plâtres ensemble. À ce moment-là, j’ai la sensation de devoir faire mes preuves, je suis perdu et ne pense pas réitérer.

La saison suivante, Matthieu Banvillet est nommé directeur du Quartz, scène nationale de Brest. Il me propose d’être le nouveau chorégraphe associé pour trois ans. Après moult discussions, nous décidons que dans ce cadre, une de mes « missions » est de poursuivre la direction d’À Domicile mais avec plus de moyens, notamment techniques. Nous nous lançons.

En l’espace de deux ans, je prends conscience que ce qui est en train de s’inventer et de se construire est fondamental dans mon parcours. Je comprendrai quelques années plus tard que la frontière est infime entre le fait de diriger une compagnie de danse où je travaille sur les notions de rencontre et de portrait et où les collaborateur·rices au plateau sont amené·es à être qui il·elles sont et le fait de diriger À Domicile et de chercher une adéquation complexe entre une exigence artistique permanente et une porosité avec qui a envie de s’engager, à quelque endroit que ce soit.

14, c’est le nombre d’éditions que je dirige entre 2010 et 2023. Cela représente plus d’un tiers de ma vie. C’est énorme, c’est précieux, c’est fou, c’est abyssal !

Pendant ces quelques années, certaines éditions sont dédiées à des personnes importantes pour la manifestation et qui ont disparu : 2014 pour Germaine Jaffrès, directrice de l’office de tourisme au moment de la naissance d’À Domicile ; 2018 pour Alain Feunteun, natif de Guissény, régisseur général du Quartz et auteur des lumières de Chorus, pièce que je crée pour 24 chanteur·ses (Alain, je suis tellement heureux que ces dernières années, ta fille Agathe participe aux éditions du festival) ; 2020 pour Elvire Manville, rencontrée lors d’un atelier à Nanterre et participante solaire pendant quelques années avec son fils Benjamin.

À Domicile m’a construit en tant qu’artiste, créateur et personne. J’y ai rencontré des êtres uniques que je ne perdrai jamais de vue, tant certain·es habitant·es que certain·es artistes invité·es, comme une famille ou une communauté. J’y ai trouvé une légitimité à en être le directeur et une expertise à y rester tout au long de ces années.

Je ne serai plus le même « Micha » que quand je suis arrivé la toute première fois à Guissény à 30 ans.

À l’été 2023, nous avons fêté la 17ème édition et il y avait plus de cent participant·es. Les artistes qui ont été invité·es pendant toutes ces années sont Trudi Entwistle, Sabine Macher, Cécile Borne, La Fanfare de la Touffe (Fabrice Charles & Michel Doneda), Julie Nioche, Katja Fleig, Céline Roux, Petr Ruzika & Emanuel Rey, Mickaël Phelippeau, Laurent Pichaud, Erwan Keravec & Alain Mahé, Anne Collod, Fabienne Compet, Dominique Jégou, Maeva Cunci & Dominique Gillot, Claire Haenni, Virginie Thomas & Yasmine Youcef, Enora Rivière & Cécile Tonizzo, le groupe La Pompe, Marta Izquierdo Muños & Judith Cahen & Quentin Brejon, Carole Perdereau & Céline Dauvergne, Viviana Mon & Pierre Courcelles, Aurélien Richard & Anne Lenglet & Thierry Grapotte & Benoist Bouvo, Chiara Gallerani & Frédéric Danos, Gaël Sesboüé, Daniel Larrieu, Jérôme Marin & Antoine Bernollin, Lenio Kaklea & Lou Forster, Julia Cima, Marie-Laure Caradec, Marianne Baillot & Suzette Menezes, Martine Pisani & Théo Kooijman, Pauline Curnier-Jardin & Simon Fravega d’Amore, Barbara Manzetti & Pascaline Denimal, Marie-Michèle Lucas & Jean-Marie Villégier, Aude Lachaise & Gilles Nicolas, Jennifer Lacey, Volmir Cordeiro, Sébastien Roux & D. D. Dorvilliers, Mari Flones, Mathias Poisson, Lola Rubio & Arantxa Martinez, Loïc Touzé & Alice Gautier & Julie Michel, Marie Orts & Lina Schlageter & Mathieu Bouvier, Clarisse Chanel & Marcela Santander, Jody Etienne, Lorena Dozio & Aniol Bousquets & Séverine Bauvais & Julie Salgues & Kerwin Rolland & Danielle Zuri, Nadia Beugré & Adonis Nebié, Grand Magasin (Pascale Murtin & François Hiffler), Betty Tchomanga, Guiomar Campos & Laura Ramirez & Matthieu Blond, Nina Santes & Lynda Rahal, Kai Simon Stoeger & Urban Kmet & Camille Santacreu, Gaëlle Bourges, Ana Rita Teodoro, Charlène Sorin, Mark Tompkins & Jean-Louis Badet, Marlène Saldana & Jonathan Drillet & Christophe Ives, Michel Schweizer & Dalila Khatir, Laurie Peschier-Pimont & Lauriane Houbey & Baptiste Pichaud, Caroline Denos, Béatrice Massin & Lou Cantor, Maria Donata D’Urso & Patrick Gaiaudo, Sandrine Lescourant & Marie Marcon, Jennifer Dubreuil, Antonia Baehr, Vânia Vaneau & Melissa Faka, Massimo Furlan & Claire de Ribaupierre, Sofian Jouini, Coline Quintin, Katerina Andreou, le Collectif ÈS (Sidonie Duret & Jeremy Martinez & Émilie Szikora), Pauline Brun & Adaline Anobile & Jean-Baptiste Veyret-Logerias, Sylvain Prunenec & Ryan Kernoa, Les Assemblées Mobiles (Marjorie Burger-Chassignet & Galaad Le Goaster), Yasmine Hugonnet, Linda Hayford, Pol Pi & Sophia Seiss & Ametonyo Silva, Alban Richard.

Le désir de création de certain·es artistes était parfois utopique, humain, ambitieux, monstrueux, délicat, irréaliste… nous avons parfois relevé le défi, je crois que ça a créé en partie la richesse de cette aventure.

Et celle-ci n’aurait pas pu être pensable sans le travail acharné sur l’année des coprésident·es et des bénévoles, l’hébergement des artistes chez les habitant·es depuis le départ (ce qui a donné le nom de la manifestation), le bureau de production Aoza et Aline Berthou qui dansait dans bi-portrait Yves C. et qui a fait un si beau parcours, l’équipe engagée de technicien·nes et son increvable régisseur général Guillaume De Smeyter, l’énergique collaboratrice artistique Marie-Laure Caradec ces dernières années (et Marcela Santander, Clarisse Chanel et Bettina Blanc-Penther avant elle), le soutien des institutions (DRAC Bretagne, Région Bretagne, Département du Finistère, Communauté de communes, Commune de Guissény), l’équipe de la mairie qui a toujours été disponible et en particulier Monique et Marcel, le partenariat indéfectible avec le Quartz et le CCNRB malgré la succession des directions, l’inscription dans des réseaux tels que Nos Lieux Communs que nous avons créé avec d’autres festivals dans des sites extraordinaires en France et Résodance en Finistère avec Danse à tous les étages, la collaboration avec d’autres associations telles que Fest Bro Pagan et la joyeuse équipe de Dédé Abhervé, le Comité de jumelage, la cantine de Loulou et ses collègues à l’écoute, l’ALSH Familles Rurales, le camping du Curnic, Liorzh Sant Weltas, les photographies de Solenn Barbosa, les vidéos d’Eneour Leost et Tahin Demiral cette dernière année, la graphiste Claire Cuzon pour l’affiche de 2023, les équipes travaillant avec les artistes invité·es et me concernant Manon Crochemore, Marie-Laure Menger et Mathilde Lalanne du bureau de production Fabrik Cassiopée, monsieur Guiziou que je n’ai jamais rencontré, garagiste de Guissény qui nous prêtait une voiture sur le temps des résidences pour aller chercher les artistes à la gare ou faire des courses.

Nous avons collaboré avec toutes les écoles de la Côte des Légendes, nous avons travaillé avec différentes associations telles que récemment Trisomie 21 Finistère, nous avons animé avec les artistes des Guiss’Noz pour faire la fête sur la place du village et surtout le bal du samedi soir à la fin de chaque édition à la maison communale, j’ai la sensation que nous sommes intervenu·es partout, sur toutes les plages, les marchés et salles des fêtes des villages voisins, Skol, l’église, Ti An Oll, Chez Mimi, le marais, le stade, la salle omnisports…

Personnellement et professionnellement, je pense à un exemple de ce que m’a permis À Domicile. En septembre 2008, j’entends à la salle communale et dans une écoute absolue un enfant de 8 ans chanter Tri Martolod d’une voix suraigüe. J’en ai des frissons, vais le féliciter et crois ne pas connaître son prénom à ce moment-là.

Deux ans plus tard, je deviens donc directeur d’À Domicile et revois ce garçon, Ethan Cabon, fils de Maud et petit-fils d’Huguette. Pendant plusieurs années, je le retrouve dans des restitutions de nature très différente. À chaque fois, je suis touché par sa justesse, sa délicatesse et sa singularité, son corps frêle avec ses longues jambes et ses longs bras.

Alors qu’Ethan a 13 ans, je lui propose d’écrire une pièce qui deviendra Pour Ethan. Ça a failli être un duo avec sa petite soeur Eve. On crée ce solo au Quartz et on le joue pendant plusieurs années en France, en Europe et en Norvège. Cette pièce grandit avec les changements qu’impliquent l’adolescence et la puberté, elle renforce d’autant plus ce qui définit le spectacle vivant, à chaque fois c’est une nouvelle fois. Cela est également possible grâce à ses parents ou ses grands-parents qui sont présents en tournée.

Un jour je t’appelle, Ethan, pour te dire qu’une représentation nous est proposée devant un parterre de programmateur·rices et donc potentiellement plein de dates la saison suivante. Ça correspond à ta première année d’études supérieures, je te questionne sur ton désir de poursuivre sachant que ça peut chambouler celle-ci. Je te laisse deux jours pour prendre une décision, en te disant que je la respecterai. Je t’appelle un dimanche soir et te demande si tu as fait un choix, tu me réponds « oui », je te dis « alors ? ». Tu préfères ne pas poursuivre et me demandes si je suis triste, je te dis que je te mentirais si je te disais que je ne le suis pas.

Quelques mois plus tard, nous vivons une vraie dernière, non parce que la pièce n’est plus programmée mais parce que c’est une décision. Ça ne m’est pas arrivé une deuxième fois dans mon parcours. Ce soir-là, avec l’équipe, nous te faisons une blague de dernière, nous écrivons derrière la lourde planche que tu fais tomber avec ton ballon de hand et qui fait voler des confettis dans tout l’espace, des messages tels que « nous t’aimerons toujours » ou « mais reste concentré ». Un peu avant, toi aussi tu nous fais une blague en concertation avec ta mère. Au début de la pièce, tu dis habituellement « la première fois que je suis monté sur scène, c’était à Guissény, le village où j’habite (…) », et ce soir-là, tu dis : « Ce soir, c’est la dernière fois que je monte sur scène, mais la première fois (…) », je m’effondre en larmes. En voyant la pièce pour la dernière fois, j’ai la sensation d’assister à une succession de petites morts en me disant que plus jamais je ne te reverrai danser ton prénom, frapper le sol avec ta balle au rythme de Nightcall de Kavinsky, interpréter la « danse de la fin »…

À cette heure, j’ai une sensation identique, arrêter d’être directeur d’À Domicile, c’est ressentir de petites morts car ça a représenté comme je le disais plus d’un tiers de mai vie, c’est constitutif par strates de qui je suis aujourd’hui. Je garderai toujours dans ma tête et dans mon corps cette aventure unique et tout ce qu’elle charrie. L’été prochain, je ressentirai un grand vide.

Un nouveau Conseil d’administration s’est rassemblé pour poursuivre l’aventure, donc, certes différemment, elle va continuer.

Longue vie à À Domicile, autour de la danse contemporaine !”

- Mickaël « Micha » Phelippeau

Organisation et coordination association À domicile

Direction artistique Mickaël Phelippeau

À DOMICILE est un festival qui se déroule à Guissény, village situé dans le Finistère Nord.

Son principe : inviter des chorégraphes ou des artistes proches du champ chorégraphique à travailler avec les habitants du village.

Son contexte géographique, entre terre et mer, révèle ce qui s’y cherche depuis presque 10 ans : faire cohabiter et se rencontrer des territoires, humains pour le coup, et fabriquer ensemble.

Ce qui m’apparaît être la spécificité de À DOMICILE, c’est son caractère d’ouverture et de dialogue à travers le sensible. Tels me semblent être ses enjeux depuis sa création en 2007 par Alain Michard, son premier directeur artistique. J’en ai repris la direction en 2010.

L’ambition est bien de continuer à faire grandir et évoluer ces enjeux sur les années à venir. Il suffit d’observer la constellation des propositions et des approches collaboratives qui ont eu lieu jusqu’à ce jour pour projeter une diversité foisonnante dans le futur. Il suffit d’observer le nombre croissant de fréquentation lors des restitutions. Il suffit d’observer l’implication toujours grandissante d’une équipe mieux structurée chaque année. Il suffit d’observer la multiplication des partenaires, tant structurels qu’individuels.

Être À DOMICILE, c’est :

• pour les artistes invités en résidence, être concrètement chez et avec. Tout d’abord, être hébergés chez un/e ou des habitant/e/s de Guissény. Partager des processus, des temps de recherche, des moments qui sont rarement ouverts. Se frotter à un cadre, des personnes, un lieu, une histoire. Embrasser l’ensemble ou focaliser sur un aspect.Les résidences sont une possibilité de faire avancer une création ou un chantier, de se faire chambouler et voir ce qu’il advient de ces collaborations.

• pour les “autochtones” (pour reprendre l’appellation chère aux artistes Virginie Thomas et Yasmine Youcef accueillies en 2010), se déplacer. Héberger. Accueillir une démarche, se laisser embarquer dans une aventure, franchir des limites neuves, découvrir une façon d’approcher le travail de création ou de recherche, regarder différemment le contexte et le paysage qui sont les leurs, se plonger dans la mémoire ou dans la fiction, se mettre dans la peau de.

Mickaël Phelippeau

Voir le site de l’association À domicile

Extraits vidéo de l'édition 2012

Organisation et coordination association À domicile

Direction artistique Mickaël Phelippeau

Création artistique Alain Michard

Régie technique Jean-Michel Appriou

Coordinatrice Priscilla Durand

Techniciens Vivian Demard, Gildas Roudaut & Olivier Pelleter

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Organisation et coordination association À domicile

Direction artistique Mickaël Phelippeau

Création artistique Alain Michard

Régie technique Melaine Lebars