Laëtitia
Donval

21.07.2015

Commande

Installation photographique au collège du Bois de Locquéran d’Audierne-Plouhinec, 2015

Filtres, 2015
1% culturel
Installation photographique au collège du Bois de Locquéran d’Audierne-Plouhinec

Cette installation photographique est conçue autour de la relation entre la mémoire du lieu avec ses usagers contemporains. Les liens se fondent sur les documents d’archives retrouvés dans le collège avant les travaux de restructuration qui vont ouvrir un autre chapitre de son histoire. Les surfaces vitrées du nouveau hall desservant les étages, signature de sa nouvelle enveloppe architecturale, sont le support d’une mosaïque qui apparaît comme un rideau d’images diaphanes proposant des combinaisons entre passé et présent, mémoire et temps. Ces surfaces sensibles veulent nouer un rapport physique et mémorielle tout particulier avec les adolescents et les accompagnants adultes qui vont habiter cet espace et vivre au plus près de l’oeuvre au sein du collège.

L’image translucide, en tension entre transparence et opacité, agit comme filtre de la mémoire au sein d’un lieu qui est le coeur de la transmission de la connaissance et de l’apprentissage de l’être ensemble. Faire adhérer à la peau du bâti, ces photographies prises dans et autour du collège à des époques différentes, c’est prolonger les instants figés sur la pellicule, c’est faire surgir du temps et placer ainsi le regardeur devant “ce qui gît dans ce qui a été” (Walter Benjamin).

Le recours à l’inversion de l’image en négatif est une référence à l’histoire du médium photographique. Inventée par H.F. Talbot en 1841, le calotype, permet d’obtenir un négatif papier direct et donc la possibilité de reproduire des images positives par simple tirage contact. Le procédé négatif-positif fonde la base de la photographie argentique moderne qui verra ses supports évoluer de la plaque de verre à la pellicule, jusqu’à la disparition de la matrice matérielle à l’ère numérique actuelle.

Traversée par de multiples filtres, mémorielles et poétiques, le photographique et la question de la surface de l’image dite sensible se révèlent ici par la transparence. Sensible à la lumière mais aussi capable de sensation et de perception, elle se mue en une peau de l’architecture qui vient filtrer la lumière et ainsi dialoguer avec ses circulations et son enveloppe paysagère. L’installation constitue un entre-deux de l’image, visible depuis l’escalier principal desservant les étages, espace de transition et de passage. Visible également dès l’extérieur, ce continuum d’images offre aux usagers et visiteurs une lecture à différents points de vues de l’extérieur vers l’intérieur ainsi qu’à différentes échelles, du proche au lointain.

Texte de présentation du projet